Comme distributeur de pièces et d'outils spéciaux, Uni-Sélect est l'entreprise d'origine québécoise la plus connue dans l'important marché des services automobiles des deux côtés de la frontière. Mais en dépit d'un chiffre d'affaires rendu à 1,8 milliard, Uni-Sélect roule sous feu jaune ces temps-ci selon ses actionnaires et les analystes qui l'ont à l'oeil.

Pourquoi?

Les derniers résultats trimestriels sont plutôt décevants: ventes en baisse de 1,9% et bénéfice d'exploitation en recul de 17% malgré l'apport d'acquisitions aux États-Unis, résultat net basculé en perte après 18,5 millions de frais de restructuration.

Conjoncture défavorable

Selon les dirigeants d'Uni-Sélect, dont son président Richard Roy, ces mauvais résultats trimestriels étaient «temporaires». Ils ont mentionné une conjoncture particulièrement défavorable dans les deux marchés principaux d'Uni-Sélect: l'est du Canada et le nord-est des États-Unis.

De plus, ont-ils soutenu, le plan de réduction des coûts d'exploitation annoncé il y a quelques mois - au moins 20 millions ciblés en 2013 - devrait se manifester rapidement dans les prochains résultats.

Mais dans l'immédiat, le scepticisme règne parmi les analystes et les investisseurs boursiers.

Sous les 24$ par action, la valeur boursière d'Uni-Sélect demeure inférieure de 20% par rapport au sommet des 12 derniers mois, atteint en mars 2012.

«Les éléments fondamentaux demeurent favorables pour Uni-Sélect à long terme. Mais dans l'immédiat, mieux vaut attendre la preuve d'un revirement positif de la croissance des ventes et des marges bénéficiaires avant d'y investir davantage», a écrit l'analyste Benoit Poirier de Valeurs mobilières Desjardins, le mois dernier.

Baisses anticipées

Les prochains résultats d'Uni-Sélect pour le quatrième trimestre et la fin d'exercice 2012 sont attendus dans un peu plus d'un mois, à la fin février.

Les analystes anticipent une autre baisse des ventes d'environ 3% lors de ce trimestre, sur une base annualisée. Le résultat net devrait aussi revenir en zone positive, mais la marge bénéficiaire d'exploitation demeurera sous pression.

Pour tout l'exercice, les ventes totales sont attendues à 1,8 milliard, en faible hausse de 2% par rapport à 2011. Quant au profit net, il est attendu autour des 38 millions (ajusté), amputé du tiers par rapport à celui de 2011.

En Bourse, les analystes ont un prix cible timide de 25,40$ d'ici un an pour les actions d'Uni-Sélect. Leurs recommandations sont aussi hésitantes: un seul analyste suggère l'achat des actions et cinq autres ont un avis neutre de «maintien» en portefeuille.

Activités:

distribution de pièces, d'accessoires et d'outils pour l'automobile

Siège social:

Boucherville

Effectif:

6500 employés, 2500 marchands-clients au Canada et aux États-Unis

Revenus (depuis 4 trimestres):

1,8 milliard("12%)

Profit net (depuis 4 trimestres):

36,8 millions(-27%)

Capitalisation boursière:

511 millions

Dette totale:

715 millions

Capitaux propres:

488 millions

Sources: Uni-Select, Bloomberg, Bourse de Toronto