Renault entend tailler sévèrement dans les effectifs de sa filiale sud-coréenne, dont les ventes chutent face à la concurrence de Hyundai-Kia et que le constructeur automobile français peine à redresser malgré un plan d'économies lancé cette année.

Renault Samsung Motors, détenu à 80,1% par Renault et qui employait 5667 personnes fin 2011, a annoncé vendredi en Corée un plan de départs volontaires susceptible, selon sa maison mère, de toucher jusqu'à quatre salariés sur cinq de l'entreprise.

Interrogée par l'AFP, une porte-parole de Renault à Paris a expliqué que ce plan ««concerne tous les salariés de Renault Samsung Motors, sauf les 1000 en recherche et développement (R&D) et en design».

Les départs se feront «sur la base du volontariat, avec une prime pouvant aller jusqu'à deux ans de salaire en fonction de l'ancienneté», a-t-elle précisé.

Renault Samsung Motors, contrôlé depuis 2000 par le constructeur français, compte une usine à Busan, dans le sud-est de la Corée. Il y fabrique des moteurs, des 4x4 Koleos, des berlines Fluence et Latitude, pour l'exportation et pour le marché local.

Mais il subit aussi sur place une vive concurrence de la part du géant sud-coréen Hyundai et sa filiale Kia. Le tandem est devenu l'an dernier le numéro cinq mondial de l'automobile en termes de ventes et il domine dans le pays.

Résultat, même si Renault Samsung Motors exporte aussi des véhicules, ses ventes ont baissé l'an dernier de 27% à 118 135 unités. Au premier semestre, elles se sont encore effondrées de 41%.

Étoffer la gamme

La Corée du Sud, qui était encore le troisième débouché pour le groupe (marques Renault, Dacia, Renault Samsung Motors), a rétrogradé à la septième place l'an dernier.

Pour tenter de redresser la barre, le groupe a lancé en début d'année un vaste plan pour sa filiale sud-coréenne. Il prévoit d'augmenter le taux d'approvisionnement en pièces de rechange fabriquées localement à 80% d'ici 2013, plutôt que d'acheter à l'étranger, de réduire les coûts, d'augmenter sa rentabilité et de se lancer dans l'électrique. Ceci sous la houlette d'un nouveau patron, François Provost.

En coopération avec son allié japonais Nissan, Renault a aussi annoncé le mois dernier qu'il va investir 160 millions de dollars pour fabriquer un 4x4 Nissan dans l'usine de Busan. Pour Nissan, il s'agit de produire plus hors du Japon où il est pénalisé par le yen fort.

La production des véhicules de marque Nissan, qui seront majoritairement exportés, va aussi permettre à Renault Samsung Motors d'étoffer sa gamme, qui reste limitée à ce jour avec seulement quatre modèles, et d'élever sa production.

L'usine de Busan tourne actuellement au ralenti et devrait produire cette année environ 180 000 voitures de marque Nissan, Renault et Renault Samsung Motors, bien qu'elle dispose d'une capacité de production théorique de 300 000 véhicules.

En attendant que ces mesures portent leurs fruits, «nous avons toujours une difficulté en Corée», reconnaissait le numéro deux de Renault, Carlos Tavares, le mois dernier.