Le constructeur japonais Suzuki a adopté vendredi une résolution pour racheter 20% de ses propres titres d'ici à novembre 2012, une action qui vise à reprendre les 19,89% détenus par l'allemand Volkswagen avec lequel il est en conflit.

Suzuki a signifié à Volkswagen la fin de leur relation qui a tourné au vinaigre, les deux s'accusant mutuellement d'avoir enfreint les clauses contractuelles qui les lient.

Le spécialiste nippon des petits véhicules souhaite «reprendre son indépendance» et racheter à Volkswagen les titres que ce dernier avait acquis pour sceller l'accord conclu en décembre 2009.

Il se donne pour ce faire jusqu'au 16 novembre 2012.

Suzuki prétend que son partenaire allemand a contrevenu à maintes reprises au partenariat entre les deux entreprises, en lui refusant l'accès à ses technologies.

Volkswagen juge quant à lui que Suzuki a commis une faute en s'approvisionnant en moteurs diesel auprès du concurrent italien Fiat.

Vendredi, Volkswagen a une nouvelle fois «démenti de façon catégorique avoir de quelque façon que ce soir enfreint le contrat de coopération» et «regretté la décision de Suzuki» de cesser leur travail commun, selon un porte-parole.

«Il est également décevant que Suzuki n'ait jamais répondu aux nombreuses propositions de négociations amiables faites par Volkswagen», a-t-il ajouté, répétant que «Volkswagen comptait conserver ses parts de Suzuki inchangées».

Les deux sociétés, qui se déchirent aujourd'hui et sont prêtes à demander à la justice de trancher, avaient conclu il y a près de deux ans un vaste accord de coopération industrielle. Elles se félicitaient alors des collaborations possibles notamment pour les véhicules propres de type hybride ou électrique.

Pour accompagner la mise en commun initialement souhaitée de technologies,  Volkswagen avait acquis en janvier 2010 environ 19,89% du capital de Suzuki, lequel avait aussi pris une petite participation de 1,5% dans le géant allemand.

«L'alliance capitalistique (entre les deux groupes) avait pour but de faciliter l'accès de Suzuki aux technologies de Volkswagen. Nous n'avons pas reçu ce qui nous avait été promis», affirme le groupe japonais.

Volkswagen affirme avoir laissé à Suzuki «un large accès à (ses) technologies», comme prévu, selon son porte-parole.

Pour Suzuki, le divorce est inéluctable: «de façon générale, il paraît difficile d'atteindre l'objectif que notre société s'était fixé dans le cadre de ce partenariat industriel», avait expliqué dès septembre le constructeur japonais, disant craindre «des conséquences négatives» sur son indépendance de gestion.