L'action de Magna International (T.MG) perdait environ cinq pour cent jeudi après que le géant canadien des pièces d'automobiles eut révélé être la cible d'une enquête du département américain de la Justice dans un dossier lié aux lois antitrusts.

L'entreprise a affirmé tôt jeudi qu'elle collaborait avec les enquêteurs, qui se penchent plus particulièrement sur des soumissions de sa filiale Cosma International pour des contrats d'outillage.

Le département américain de la Justice a réclamé des documents relatifs à ces offres d'outillage, a affirmé Magna.

Cosma produit des chassis d'automobiles et fournit des services d'ingénierie lié au secteur de l'auto.

Le titre de l'entreprise a chuté de 1,78 $, ou 4,57 pour cent, et clôturé à 37,18 $ à la Bourse de Toronto.

La porte-parole de Magna, Tracy Fuerst, a affirmé que la compagnie prenait le dossier «très au sérieux», ajoutant qu'elle avait été mise au courant du déclenchement de l'enquête «récemment» et qu'elle avait rendu publique l'information «promptement».

«Nous ne prévoyons aucune interruption dans la livraison des produits de la plus haute qualité à nos clients», a-t-elle ajouté.

Magna n'a jamais fait l'objet d'une enquête du département américain de la Justice dans le passé, mais les demandes d'informations sont «relativement communes pour les compagnies dans notre secteur», a affirmé Mme Fuerst.

La porte-parole a affirmé ne pas pouvoir commenter davantage et aucun détail supplémentaire n'était disponible.

David Tyerman, un spécialiste de l'industrie des pièces d'auto chez Genuity Capital, a avancé que l'enquête sur Magna ne serait en fait qu'une partie d'un processus plus large entamé par le département de la Justice et visant le secteur de l'automobile, selon l'observateur. L'objectif serait de forcer les entreprises à abandonner de présumées pratiques anticoncurrentielles adoptées au début de l'année 2010.

«Il y a plusieurs joueurs impliqués», a avancé M. Tyerman.

Le département a aussi ouvert des enquêtes sur d'autres gros nom de l'industrie automobile, dont certaines fabricants de composantes électroniques canadiens et d'autres spécialisées en matériel sécuritaire comme TRW Automotive et Auto Leave.

Mais même si Magna était trouvée coupable d'un quelconque crime, il n'y aurait pas de répercussions à long terme pour l'entreprise, selon David Tyerman.

«Ce serait problématique si l'amende dépassait de beaucoup les 200 millions $», a-t-il cependant évalué. «La seule autre chose problématique qui pourrait émerger, c'est si Magna avait un système de pots-de-vin ou de fraude qui s'étendait à une grande partie de l'entreprise. Ça pourrait être un problème.»

Magna est le plus grand fabricant de pièces d'automobiles au Canada. La compagnie emploie 104 000 personnes dans 26 pays.

L'entreprise et ses filiales fabriquent des systèmes, des modules et des composantes de voitures, en plus d'assembler des véhicules.