General Motors (GM) a annoncé hier des investissements de 2 milliards US dans ses usines américaines au cours des prochains mois, un projet qui créera des centaines d'emplois. Mais aucun projet semblable n'est prévu dans ses installations canadiennes pour le moment.

Le PDG de l'entreprise, Dan Akerson, a confirmé le vaste programme visant à améliorer les usines américaines au cours d'un passage à Toledo, en Ohio. Cet établissement recevra 204 millions US pour mettre au point une nouvelle transmission automatique à huit vitesses qui sera plus économe. La semaine dernière, GM avait annoncé 131 millions US pour mettre à niveau son usine de Bowling Green, au Kentucky, où l'entreprise assemble la Corvette.

GM va investir dans 17 établissements répartis dans 8 États, un programme qui permettra de créer ou de consolider 4000 emplois.

M. Akerson n'a pas précisé quelles usines bénéficieront de la manne pour des raisons concurrentielles. Mais, selon le Detroit Free Press, environ la moitié des nouveaux emplois seraient créés à Detroit, là où GM fabrique la voiture électrique Chevrolet Volt. Le constructeur souhaiterait augmenter la cadence de production de ces véhicules alors que le prix du carburant est en hausse.

«Nous (lançons ce projet) parce que nous sommes confiants de la demande pour nos véhicules et de l'économie», a déclaré M. Akerson.

En juillet 2009, les gouvernements américain, canadien et les Travailleurs unis de l'automobile ont été forcés d'injecter des dizaines de milliards pour aider la multinationale à se restructurer. L'entreprise a fermé 14 de ses 47 usines, mis à pied des milliers d'employés, largué des marques moins rentables telles que Saturn et Pontiac, et réduit sa dette de 46 à 8 milliards US.

Depuis qu'elle a émergé de la faillite, GM investi 3,5 milliards US et créé 9000 emplois, a souligné M. Akerson. La société a réintégré la Bourse en novembre dernier.

Pour l'heure, la multinationale n'a rien de neuf à annoncer pour ses usines canadiennes, a indiqué le porte-parole de GM Canada, Jason Easton. Il souligne toutefois que l'entreprise a déjà investi 1 milliard pour réintégrer les employés qui avaient été mis à pied dans les établissements d'Oshawa et d'Ingersoll.

«Nous nous sommes engagés à produire au Canada 19% des véhicules qui sont produits aux États-Unis et nous bien au-delà de cette cible», a-t-il dit.

Bénéfices en hausse

L'annonce d'hier est survenue une semaine après que GM eut annoncé ses meilleurs résultats financiers en une décennie. L'entreprise a en effet dévoilé un bénéfice de 3,2 milliards US, ce qui a surpassé les attentes des analystes. Mais ces profits étaient alimentés par des ventes d'actifs. Le bénéfice d'exploitation du groupe a baissé.

Dans un rapport publié hier, l'analyste H. Peter Nesvold, de la firme Jefferies, souligne que le bénéfice avant impôts de la société a été inférieur de 30% aux attentes initiales au moment d'entrer en Bourse. D'ici à ce que GM démontre qu'elle peut dégager une marge bénéficiaire convaincante, écrit l'analyste, «nous peinons à comprendre pourquoi l'action devrait mieux performer que le marché».

L'action de General Motors a terminé la séance à 31,61$US sur le parquet de New York, hier, une hausse de 0,22%.