Le constructeur automobile américain Ford (F) se prépare à pallier une offre insuffisante aux États-Unis de ses concurrents japonais, durement affectés par les conséquences du séisme du 11 mars, a indiqué mardi à l'AFP le directeur financier Lewis Booth.

Q: Attendez-vous une hausse de votre part de marché en conséquence des problèmes de production de vos concurrents japonais?

R: Nous ne donnons pas de prévision sur ce point, car nous ne savons pas encore le volume de la production que nos concurrents mettront sur le marché, mais si nous voyons des opportunités, nous ferons en sorte de fournir des voitures à nos clients. Il est trop tôt pour voir si nous avons gagné des parts de marché depuis les événements au Japon. En Amérique du Nord, nos concessionnaires n'ont appris que ce week-end à quel point la production au Japon pourrait être réduite. Nous n'avons pas vu de changement de notre part de marché jusqu'à présent.

Q: Pouvez-vous donner une idée de la tendance de la rentabilité et des ventes d'avril?

R: Nos ventes vont très bien sur tous nos principaux marchés en Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Asie Pacifique. Nous observons toujours de la croissance économique malgré les problèmes au Japon, les prix élevés du pétrole, l'instabilité en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. (Ford attend toutefois un ralentissement des bénéfices) plus tard dans l'année à cause de la hausse du prix des matières premières, des coûts structurels et de facteurs saisonniers énormes qui créent un effet de comparaison défavorable avec le premier trimestre.

Les ventes de petites voitures progressent rapidement, un peu aux dépens des voitures plus grosses, même si l'ensemble du marché progresse. Elles ont particulièrement bénéficié des prix élevés du carburant en Amérique du Nord, où l'essence est généralement peu chère.

Q: Quelle est la situation dans la division européenne, où vos bénéfices ont triplé au premier trimestre, mais où Ford a essuyé une perte fin 2010 et fait l'objet d'une grève en France en mars?

R: En Europe, nous sommes très heureux de nos résultats, dus au maintien de notre discipline en matière de coûts et à des incitations financières à l'achat (des mesures coûteuses qui dopent les ventes, mais grèvent la rentabilité, NDLR). Et nous sommes satisfaits de la structure que nous avons en Europe en termes de coûts et de personnel.