Hydro-Québec discute avec un géant chinois pour la production au Québec de batteries destinées aux nouveaux véhicules électriques.

Le grand patron de la société d'État, Thierry Vandal, a fait savoir jeudi que des négociations avec Beijing Automotive Group étaient en cours à ce propos.

Il a fait cette déclaration lors du dévoilement du plan d'action du gouvernement 2011-2020 sur les véhicules électriques.

Cette grande entreprise chinoise est en effet intéressée à acheter des licences de production de phosphate de fer nécessaire au fonctionnaire des batteries.

Mais l'opposition péquiste a sonné l'alarme récemment. La seule licence sur le marché prévoyait que le tiers de la production devait se faire au Québec, mais des licences sans cette condition sont en voie d'être vendues, dénonçait le PQ. Le pdg d'Hydro a tenu à faire une mise au point.

«C'est justement ça, l'objet des discussions: c'est d'assurer qu'il y ait une présence ici, une production ici, a-t-il répondu à une question sur le sujet. On est en discussions, toujours pour favoriser le développement de cette filière au Québec.»

Le gouvernement chinois manifeste ainsi son intérêt à électrifier ses transports collectifs et individuels, a-t-il ajouté, en faisant miroiter le potentiel économique d'un tel marché pour le Québec.

«Vous pouvez imaginer la taille de ce marché et l'impulsion que ça peut donner. Les discussions qu'on a avec nos partenaires chinois pourraient amener des retombées au Québec.»

Par ailleurs, le ministre du Développement économique du Québec, Clément Gignac, a formulé cette mise en garde concernant le risque de faire des licences une chasse-gardée, avec des droits de production exclusifs au Québec. La technologie doit se répandre pour s'imposer, a-t-il argué.

«Ce n'est pas vrai que les licences d'Hydro (se traduiront) par des usines seulement au Québec. C'est dans notre intérêt qu'il y ait des usines en Asie, parce que c'est là qu'est la population. Et ça va rapporter des dizaines de millions à Hydro.»

De même, les constructeurs ne voudront pas dépendre seulement des usines québécoises, a-t-il poursuivi. «Cest mieux que d'autres usines dans le monde utilisent les licences d'Hydro. Sinon (l'industrie) utilisera une autre technologie pour ne pas dépendre seulement des usines au Québec.»

Beijing Automotive Group emploie 48 000 employés et produit un million de véhicules par année.