Le constructeur automobile français Renault va «inévitablement» déposer plainte dans l'affaire d'espionnage industriel qui a conduit à la mise à pied de trois de ses cadres dirigeants, a annoncé sa direction dans une déclaration transmise jeudi soir à l'AFP.

«Sur un plan juridique, nous sommes en train d'étudier toutes les options qui conduiront inévitablement à un dépôt de plainte», indique le directeur juridique du groupe, Christian Husson, dans cette déclaration.

«À ce stade, Renault ne souhaite pas faire davantage de commentaires», ajoute-t-il.

Les trois cadres en question, dont un appartient au comité de direction du groupe, ont été mis à pied lundi et sommés de quitter immédiatement leurs postes, selon des sources proches du dossier.

Cette décision a été prise à l'issue d'une enquête ouverte en août 2010 et qui a «permis d'identifier un faisceau d'éléments convergents attestant que les agissements de ces trois collaborateurs étaient contraires à l'éthique de Renault, et mettaient en risque consciemment et délibérément des actifs de l'entreprise», rappelle M. Husson dans sa déclaration.

«Pour Renault, il s'agit de faits très graves», poursuit-il, sans les qualifier plus précisément.

Les faits incriminés touchent au programme de la voiture électrique du constructeur automobile français, selon des sources concordantes, et ont amené le ministre de l'Industrie Eric Besson à évoquer jeudi une «guerre économique».

Renault a déjà investi des milliards d'euros dans ces projets en espérant devenir un leader mondial du segment avec son partenaire japonais Nissan.