Le retour en Bourse de GM (GM) sera l'occasion pour des investisseurs étrangers, et en particulier chinois, de prendre leur part de la renaissance d'un des groupes industriels les plus emblématiques des États-Unis.

Au côté de géants de la finance occidentale, de Morgan Stanley à la Deutsche Bank en passant par JPMorgan, deux banques d'Etat chinoises, l'Industrial and Commercial Bank of China (ICBC) et la China International Capital Corporation (CICC) participent pour la première fois à une opération d'entrée en Bourse aux États-Unis, selon le cabinet spécialisé Dealogic.

Et au-delà de ces intermédiaires, un partenaire de GM en Chine, SAIC, Shanghai Automotive Industries Corp, devrait investir directement dans GM, selon des médias chinois, à hauteur de 500 millions de dollars, ce qui lui donnerait environ 1% du capital.

D'autres investisseurs asiatiques et moyen-orientaux pourraient aussi participer à l'opération, qui pourrait battre tous les records en valeur, avec potentiellement pour 22,7 milliards de dollars de titres cédés en une journée.

Les fonds levés sur les marchés doivent servir à rembourser une partie des quelque 49,5 milliards de dollars accordés par les contribuables américains pour éviter la disparition de GM en 2009.

General Motors, avec ses marques de renommée mondiale comme Cadillac, Chevrolet, Buick et GMC, est un des groupes les plus emblématiques de l'industrie américaine.

Mais pour le Trésor, les investisseurs étrangers sont bienvenus pour entrer au capital et substituer leur investissement à celui des contribuables américains.

Cependant, la prise de participation de sociétés chinoises pourrait heurter les sensibilités à Washington, où la proportion de la dette publique détenue par la Chine est devenue un thème politique, tout comme le déséquilibre du commerce avec l'Empire du Milieu.

«Politiquement, le climat n'est pas très accueillant pour des acquisitions chinoises aux États-Unis», a relevé Evan Feigenbaum, directeur pour l'Asie du cabinet de conseil Eurasia Group.

Pourtant la participation d'investisseurs étrangers, y compris chinois, est logique, car les marchés émergents sont à la recherche d'investissements rentables.

La participation chinoise dans l'OPV (offre publique de vente) de GM «n'est pas surprenante, la Chine a tout l'argent. Elle investit lourdement dans les bons du Trésor américain, elle maintient les États-Unis à flots, franchement», pour l'analyste Michelle Krebs, chez Edmunds.com.

«Ce qui est sans doute surprenant pour les Américains, c'est qu'on leur parle beaucoup des Chinois qui vendraient des voitures ici. Cela n'est pas arrivé, mais ce que l'on voit c'est que les constructeurs chinois et d'autres sociétés chinoises viennent par la petite porte», a ajouté Mme Krebs dans un entretien avec l'AFP.

«C'est la mondialisation du secteur, a-t-elle précisé. Cela suscite plus d'interêt parce que la Chine est devenue tellement puissante.»

En l'occurence, vu le développement de GM en Chine, où il a été le premier à vendre plus de deux millions de voitures en un an, il est logique que les investisseurs de ce pays s'y intéressent.

«Il va y avoir un bon nombre d'actions achetées par des entités chinoises, avec le présupposé qu'il y a (dans le pays) un potentiel de croissance pour un groupe comme General Motors», fait valoir Jesse Toprak, analyste chez TrueCar.com.

La Chine est déjà le premier marché automobile au monde, et «une grande part de la croissance de l'industrie automobile dans les 10 ans à venir se réalisera hors des États-Unis», ajoute M. Toprak.

GM et son associé SAIC ont déjà annoncé qu'ils prévoyaient de développer leurs opérations dans d'autres marchés asiatiques, notamment en Inde.