La modification de la structure du capital de Magna (T.MG.A), annoncée début mai par l'équipementier automobile canadien, est devenue cette semaine l'objet d'un âpre débat entre le groupe et la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario (CVMO).

La Commission a déclaré mardi que l'opération de suppression des actions à droits de vote multiple, qui marquerait l'abandon du contrôle absolu de Magna par son fondateur Frank Stronach et sa famille, était «contraire à l'intérêt public et préjudiciable à l'intégrité des marchés des capitaux de l'Ontario».

Elle a estimé dans une note que les détenteurs des actions simples n'avaient pas reçu tous les renseignements nécessaires pour bien juger l'opération annoncée et qu'ils devaient payer à l'actionnaire majoritaire «une prime d'un montant sans précédent» pour l'abandon de la structure avec deux catégories de titres.

La Commission a convoqué les dirigeants de Magna pour en débattre lors d'une audience fixée au 23 juin.

Magna a répondu mercredi dans un communiqué, affirmant que les actionnaires avaient reçu une information complète et qu'ils devraient avoir la possibilité de décider du résultat de la transaction proposée. Ils doivent voter sur celle-ci le 28 juin.

Le vice-président et directeur financier de Magna, Vincent Galifi, a ajouté que la société chercherait à répondre aux questions de la Commission, mais qu'elle ne voyait aucune information qui pourrait faire changer les actionnaires d'avis.

«Les actionnaires qui veulent que la transaction soit réalisée sont invités à le faire savoir à la commission et à voter sur leurs actions avant l'audience», a-t-il déclaré.

L'action Magna cédait plus de 5,4% à la Bourse de Toronto mercredi après-midi, à 69,36 dollars canadiens.