Le constructeur haut de gamme allemand BMW a présenté mercredi des chiffres flatteurs au premier trimestre, mais reste «prudemment optimiste» pour 2010, soulignant les incertitudes économiques.

Le numéro un mondial de la voiture haut de gamme, l'un des rares resté dans le vert en 2009 malgré la crise, a annoncé un bénéfice net meilleur que prévu, à l'instar de ses principaux concurrents, Daimler et Audi (groupe Volkswagen).

Ce bénéfice a atteint 324 millions d'euros (429 millions $ CAN), contre une perte de 152 millions euros (201 millions $ CAN) pour un chiffre d'affaires de 12,4 milliards d'euros (+8,1%).

«Alors que BMW est resté légèrement en deçà des attentes sur le chiffre de d'affaires, il les a largement dépassées en termes de bénéfice» net, a souligné Frank Schwope, analyste chez NordLB.

La division automobile (BMW, Mini et Rolls-Royce) affiche une progression spectaculaire, avec un bénéfice avant impôts de 220 millions d'euros, contre une perte de 471 millions un an plus tôt.

Les investisseurs saluaient ces résultats à la Bourse de Francfort, où l'action BMW évoluait en tête du Dax à 6H00 heure de Montréal (+1,91% à 36,52 euros dans un marché en hausse de 0,22%).

Mais contrairement à son grand rival de Stuttgart Daimler, BMW n'en a pas profité pour relever ses prévisions pour 2010, et vise toujours une hausse «notable» de son résultat net (120 millions d'euros en 2009).

Il attend une croissance des ventes à plus de 1,3 million d'unités (contre 1,29 million), lui permettant de rester devant ses compatriotes Audi et Mercedes (groupe Daimler), qui profitent également à plein du retour de la croissance sur leurs marchés, Chine et Etats-Unis en tête.

BMW préfère «rester prudemment optimiste... et attendre le deuxième trimestre pour en savoir plus», a déclaré son patron, Norbert Reithofer, lors d'une conférence téléphonique.

Le groupe a certes «profité de la crise pour améliorer (sa) rentabilité davantage que prévu», mais de nombreux risques continuent de planer, notamment sur les marchés financiers, a indiqué son directeur financier Friedrich Eichiner.

Le groupe compte sur le lancement d'une nouvelle déclinaison de son petit modèle Mini et surtout sur sa nouvelle Série 5 pour progresser.

Sur les trois premiers mois, BMW a profité comme ses concurrents de la reprise du haut de gamme, et de sa croissance dans les pays émergeants, notamment la Chine, où il vend «des modèles plus chers», lui permettant d'améliorer sa marge, a souligné son patron.

Mais le constructeur reste moins rentable que ses concurrents, souligne Frank Schwope, de NordLB, avec une marge Ebit de 3,6% dans l'automobile, contre 7% chez Mercedes-Benz et 5,8% chez Audi.

Le groupe compte poursuivre ses efforts pour améliorer sa rentabilité. Il espère toujours augmenter sa marge Ebit dans l'automobile, pour atteindre une fourchette de 8 à 10% en 2012.

Les autres divisions du groupe ont également terminé dans le vert avant impôts, les motos rapportant 30 millions dans un environnement difficile, et les services financiers (leasing et prêts aux clients) 222 millions.