Le groupe automobile allemand Daimler est revenu aux bénéfices au premier trimestre, profitant d'un rebond du haut de gamme qui lui permet de voir 2010 sous de meilleurs auspices.

«Nous avons réduit nos coûts, augmenté sensiblement notre rendement et profité de la hausse de la demande», a résumé le directeur financier de Daimler, Bodo Uebber, mardi lors d'une conférence téléphonique.

Le constructeur des Mercedes-Benz, bien plus touché que ses compatriotes BMW et Volkswagen par la crise, est reparti sur les chapeaux de roue: il a dégagé au premier trimestre un bénéfice net de 612 millions d'euros, contre une perte de 1,28 milliard un an plus tôt.

Plusieurs grands constructeurs, dont Ford, Volkswagen, et le numéro deux mondial des camions Volvo, ont annoncé aussi des résultats flatteurs au premier trimestre, témoignant de la reprise des affaires dans cette industrie.

Le constructeur de Stuttgart (sud), a «surtout profité de la demande pour les segments supérieurs et luxe» de sa gamme de voitures, ceux où sa marge est la plus importante, souligne-t-il.

La Chine, avec un chiffre d'affaires quasi-doublé (+91% à 1,5 milliard d'euros), et les États-Unis (+12% à 4,7 milliards) ont plus que compensé le tassement des ventes en Europe occidentale (-2% à 8,7 milliards).

M. Uebber a toutefois pointé le risque d'une «surchauffe de l'économie chinoise», premier marché automobile mondial.

Tous les secteurs d'activité de Daimler ont dégagé un bénéfice Ebit : les voitures (806 millions contre une perte de 1,12 milliard), mais aussi les camions, dévastés par la crise (130 millions contre 142 millions de perte). Les carnets de commande de Daimler Trucks, numéro un mondial des poids lourds, «montrent des signes de guérison», a souligné M. Uebber.

Les vans, les bus et les services financiers contribuent également au résultat positif.

Daimler, qui fabrique la majorité de ses modèles en Allemagne mais vend beaucoup en zone dollar, estime à 432 millions d'euros l'effet négatif des taux de change sur ses comptes.

Le constructeur a précisé ses objectifs pour 2010: il table désormais sur un bénéfice Ebit de 4 milliards d'euros, et vendre davantage que les 1,6 million de véhicules écoulés en 2009.

Les ventes de voitures doivent augmenter de 6 à 8%, et les camions doivent progresser, notamment grâce à l'Amérique latine.

Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 21 milliards (+13%), et un résultat opérationnel Ebit de 1,19 milliard (contre une perte de 1,28 milliard un an plus tôt), des chiffres déjà communiqués une semaine plus tôt.

Il a enregistré une perte exceptionnelle de 269 millions d'euros liée à sa participation au groupe aéronautique européen EADS, et aux retards de son projet d'avion militaire A400M.

La plupart des résultats financiers de Daimler ayant déjà été annoncés la semaine dernière, la publication des chiffres détaillés n'a pas aidé le cours de Bourse: vers 10h, l'action Daimler perdait 2,22% à 38,29 euros, dans un Dax en recul de 0,97%.

En 2009 le chiffre d'affaires avait reculé de 20%. Il avait accusé une perte nette de 2,6 milliards d'euros, et une perte Ebit de 1,5 milliard.