Le PDG de GM, Ed Whitacre, qui assumait la fonction de directeur général par intérim depuis le départ de Fritz Henderson début décembre, va garder pour de bon les commandes du premier constructeur automobile américain, confiant dans sa capacité à le remettre sur pied.

«Le conseil d'administration a décidé que cette entreprise avait besoin de stabilité, m'a demandé si je resterais» PDG de façon permanente, a expliqué M. Whitacre lors d'une conférence de presse lundi.

«Après avoir passé les derniers mois à découvrir ce secteur, rencontrer nos employés, nos clients et nos concessionnaires, et à travailler avec la direction de GM, j'ai été honoré et heureux d'accepter ce rôle», a ajouté l'ex PDG d'ATT.

M. Whitacre n'a pas fixé de limite à son mandat. «Je ne peux pas vous dire si c'est pour trois ans, deux ans... Mais suffisamment longtemps pour arriver là où nous devons aller», a-t-il précisé.

Il s'est dit «optimiste» pour l'entreprise et «confiant» dans son équipe dirigeante.

«Nos nouveaux produits plaisent à nos clients (...) notre part de marché s'est stabilisée même avec l'élimination de la moitié de nos marques», a-t-il argumenté.

Appelé à prendre la tête du conseil d'admninistration de General Motors (GM) par l'administration Obama après la sortie de faillite du constructeur en juillet, M. Whitacre était un novice de l'industrie automobile.

Sa montée en puissance illustre la reprise en main du constructeur par une équipe choisie par le gouvernement américain, même si celui-ci affirme ne pas s'ingérer dans sa gestion quotidienne.

«Nous avons fait des progrès significatifs au cours des derniers mois, et je peux confirmer avec certitude que nous allons rembourser totalement les prêts des gouvernements américain, canadien et de (l'État canadien) de l'Ontario d'ici le 30 juin», a affirmé M. Whitacre.

Le remboursement se fera «en un seul paiement» en juin voire avant, a-t-il  précisé.

Le gouvernement américain a au total injecté 50 milliards de dollars dans General Motors, qui est tombé en faillite en juin puis en est ressorti fin juillet restructuré.

La majeure partie de cette aide a été transformée en actions, et le gouvernement détient aujourd'hui 60% de GM.

Restait une dette de 6,7 milliards de dollars au gouvernement américain et de 1,4 milliard de dollars (US) au gouvernement canadien, dont GM a déjà remboursé en décembre respectivement un milliard et 182 millions de dollars.

Il lui reste aujourd'hui une ardoise de 5,7 milliards aux États-Unis et 1,2 milliard au Canada hors intérêts.

«La prochaine étape sera notre introduction en Bourse, qui permettra au gouvernement de se désengager» de GM, a souligné M. Whitacre, précisant qu'il fallait auparavant que les conditions «du marché et au sein de l'entreprise soient bonnes».

Il avait indiqué début janvier que l'introduction en Bourse interviendrait au plus tôt fin 2010.

Interrogé sur le retour à la rentabilité de GM, le PDG s'est dit «encouragé» notamment par les performances du constructeur en janvier, à l'international comme en Amérique du Nord.

À propos de ses motivations pour garder les deux plus hautes fonctions chez GM, il a indiqué que c'était «en partie pour faire du service public, en partie ce qu'(il jugeait cela) bon pour ce pays». «Il est nécessaire que ce pays possède un grand fabricant (de voitures) et je pense que nous pouvons l'être», a-t-il ajouté.

Il n'a pas donné de détails sur sa rémunération, affirmant qu'elle n'était pas encore «fixée».

En ce qui concerne Saab, M. Whitacre a indiqué que la fermeture progressive de la filiale suédoise de GM se poursuivait, admettant qu'il y a eu «des discussions avancées avec Spyker» sur un rachat de Saab mais que les deux entreprises n'étaient pas encore parvenues à un accord.