Le président socialiste vénézuélien Hugo Chavez a menacé d'exproprier une usine du constructeur automobile japonais Toyota, qui selon lui «ne veut pas» assembler des véhicules tout-terrain dans le pays, et en a profité pour mettre en garde d'autres entreprises étrangères.

Le président a demandé d'imposer à Toyota un quota de tout-terrain à assembler au Venezuela. «Supposons qu'ils ne veulent pas. Et bien, nous leur disons de s'en aller, cette maison est à nous. Et ces hangars et usines nous les prenons, nous les exproprions, nous payons ce que cela vaut, nous n'allons voler personne, et ensuite nous appelons rapidement les Chinois», a-t-il dit.

«Les Chinois veulent venir», a ajouté mercredi M. Chavez au cours d'une cérémonie officielle, demandant une «inspection» chez Toyota.

Le président vénézuélien a mis en garde d'autres «entreprises traditionnelles» qui «doivent être disposées à un transfert de technologie».

«Ford, General Motors, Toyota, Fiat, cela fait 50 ans qu'elles sont ici, et quand ont-elles fait un transfert de technologie? Jamais. Si elles ne veulent pas, qu'elles s'en aillent (...) nous n'en avons pas besoin, nous ne sommes pas intéressés», a-t-il dit.

M. Chavez remettait mercredi les premières automobiles importées d'Argentine «sans intermédiaires», vendus bon marché dans un réseau de commerces «socialistes» lancé cette semaine sous le nom de Comerso.

Au Venezuela, il y a sept usines d'assemblage qui doivent acheter les pièces détachées à l'étranger parce que le pays n'en produit pas.

Le pays sud-américain possède un contrôle des changes très strict qui oblige les entreprises à passer par un organisme gouvernemental pour acheter des dollars au cours officiel de 2,15 bolivars.

À cause de la chute des prix du pétrole en fin d'année dernière, principale source de devises du pays, cet organisme a réduit drastiquement ses dotations en dollars, au grand dam des compagnies importatrices.