Le constructeur américain General Motors (GM) continue de discuter avec les gouvernements et compte sur leur soutien financier pour restructurer sa filiale européenne Opel, a déclaré vendredi un porte-parole de GM Europe.

«La restructuration (...) d'Opel demande l'implication et le soutien financier de toutes les parties prenantes, dont les salariés et les gouvernements», a-t-il indiqué.

Cette annonce intervient alors que les ministres du gouvernement allemand de centre-droit peinent à accorder leurs violons dans ce dossier très sensible en Allemagne, où travaillent, dans quatre usines, 25 000 salariés d'Opel.

Jeudi, le ministre de l'Economie Rainer Bröderle avait ainsi dit à la télévision publique ZDF qu'à sa connaissance, le conseil de surveillance de GM aurait indiqué ne pas avoir pas besoin d'argent public et pouvoir «mener seul» la restructuration d'Opel. Il en évalue le coût à 3,3 milliards d'euros.

Il s'agit d'une «nouvelle réjouissante», avait ajouté le ministre libéral (parti FDP).

Mais son collègue des Finances, le conservateur (CDU) Wolfgang Schäuble, refuse lui de fermer la porte à une aide gouvernementale à GM.

«Nous ne pouvons quand même pas dire que pour Magna nous aurions fait tout ce qui était en notre pouvoir, (...) mais que c'est hors de question avec un autre propriétaire», a dit M. Schäuble au magazine Wirtschaftswoche à paraître lundi.

La chancelière Angela Merkel a elle dit au journal Frankfurter Allgemeine Zeitung à paraître samedi que GM «avait repris la responsabilité financière d'Opel avec sa décision» de ne plus vendre.

Mme Merkel a de nouveau demandé le remboursement d'un prêt d'urgence de 1,5 milliard d'euros que son gouvernement avait accordé à Opel, et qui selon elle a permis à la marque à l'éclair de survivre.

«Sans notre intervention, il n'y aurait plus d'Opel aujourd'hui», a-t-elle affirmé.

GM a de son côté annoncé vendredi le remboursement de 200 millions d'euros supplémentaires sur ce prêt, et a réitéré son engagement de verser le reste de son dû, 400 millions d'euros, d'ici la fin novembre.

Le remboursement total du prêt doit permettre à GM de solder ses comptes avec le gouvernement allemand et entraînera la dissolution de la société fiduciaire créée par Berlin pour gérer temporairement Opel.

L'Allemagne avait réagi avec colère début novembre à la décision surprise de GM de conserver sa filiale européenne, la marque Opel et sa jumelle britannique Vauxhall. Berlin était partisan d'une cession à l'équipementier canadien Magna, et lui avait promis jusqu'à 4,5 milliards d'euros d'aides publiques pour l'aider à restructurer Opel.

«Nous continuons de discuter avec les gouvernements», a ajouté le porte-parole de GM Europe, précisant que les négociations reposaient sur les mêmes base que celles menées avec Magna.