La Commission européenne a pris acte mercredi de la décision du constructeur automobile américain General Motors de conserver sa filiale européenne Opel, tout en souhaitant que son projet sur l'avenir de l'entreprise repose sur «des bases économiques solides».

«La Commission estime que le nouveau plan de restructuration de GM doit être fondé sur des motifs économiques solides, en vue d'assurer la viabilité à long terme d'Opel et des emplois durables pour les travailleurs d'Opel», a déclaré l'exécutif européen dans un communiqué.

Elle «vérifiera que tout soutien financier des gouvernements des États membres (de l'UE) au nouveau plan de restructuration de GM sera entièrement compatible avec les règles de l'UE sur les aides d'État et les règles du marché intérieur», a ajouté le communiqué.

La Commission avait déjà exprimé des doutes mi-octobre sur les aides promises par l'Allemagne, selon elle «assujetties» au choix d'un repreneur spécifique, à savoir Magna qui avait promis de sauvegarder les sites allemands d'Opel.

Le gouvernement allemand avait réagi en assurant que les aides seraient disponibles quel que soit l'investisseur ou le plan de reprise.

Cela pouvait toutefois aussi laisser entendre que General Motors lui-même pourrait en bénéficier s'il décidait, comme il l'a fait mardi soir, de ne plus vendre Opel.

Mais Bruxelles, qui, en tant que gendarme de la concurrence, peut sévir en cas de subventions illégales, n'a pas vraiment de moyens d'action si Berlin décide finalement de ne pas aider le constructeur automobile.

«La Commission ne peut pas obliger un État membre (de l'UE) à octroyer des aides. Ce n'est pas notre rôle», a souligné mercredi un de ses porte-parole.

Arguant d'un environnement des affaires en Europe «amélioré», d'une meilleure «santé financière» et de «l'importance d'Opel/Vauxhall» pour sa stratégie internationale, General Motors a expliqué dans la nuit de mardi à mercredi avoir finalement décidé de conserver Opel après des mois de négociations avec l'équipementier canadien Magna, associé au russe Sberbank.

Le premier constructeur américain va donc se contenter de restructurer «ses opérations en Europe le plus rapidement possible» et présentera son plan «très rapidement» en Allemagne ainsi qu'aux gouvernements concernés, a indiqué GM.