Le gouvernement russe est «surpris» que General Motors renonce à céder sa filiale Opel au Canadien Magna (T.MG.A) associé à la banque publique russe Sberbank, qui vont procéder à une «analyse juridique» de la décision, a déclaré le porte-parole du Premier ministre Vladimir Poutine.

«D'après nos informations, le consortium Magna-Sberbank entend avoir très prochainement des discussions avec General Motors et effectuer une analyse juridique approfondie de la situation,» a dit mercredi Dmitri Peskov, cité par les agences russes.

«La décision de General Motors crée la surprise en Russie, notamment dans le gouvernement russe», a-t-il déclaré.

Le constructeur américain General Motors a mis fin mardi à un long feuilleton  en annonçant qu'il allait garder Opel, le jour même d'une visite à Washington de la chancelière allemande Angela Merkel qui avait milité pour sa cession au Canadien Magna.

General Motors avait conclu un accord en septembre pour vendre 55% d'Opel à un consortium comprenant Sberbank, banque publique détenue à 100% par l'Etat russe, et l'équipementier canadien Magna.

M. Peskov n'a pas caché la frustration du gouvernement russe face à la décision de GM.

«L'accord était très réaliste du point de vue économique et étudié à fond quant aux aspects sociaux. C'était le résultat d'un long travail du consortium avec GM», a-t-il souligné.

«L'accord a été coordonné avec la compagnie et avec tous les gouvernement où les usines Opel sont situées», a-t-il ajouté.

«Beaucoup de choses ont été faites pour trouver un compromis acceptable avec les syndicats» selon M. Peskov.

GM ayant expliqué sa décision par l'amélioration du climat économique en Europe, une source anonyme au sein du gouvernement russe a mis en garde contre un «optimisme démesuré» à ce sujet.

Certains analystes estimaient que la participation de la Russie au sauvetage d'Opel était une chance pour le pays de montrer à ses partenaires européens qu'il était un partenaire fiable.

D'autres s'interrogeaient sur la nécessité de prendre part à cette transaction compliquée impliquant une compagnie en difficulté au moment de la crise sans précédent qui frappe l'industie automobile nationale.