Fritz Henderson, le directeur général du constructeur américain General Motors, a estimé dans un entretien mercredi qu'il voulait garder le contrôle de pans essentiels de la stratégie d'Opel après sa vente à l'équipementier Magna.

Nous allons conserver de façon substantielle le contrôle sur le développement des produits et des moteurs, soit sur la propriété intellectuelle et sur les achats globaux», a déclaré le dirigeant au magazine allemand Auto motor und sport.

GM veut quatre des huit sièges du futur directoire et ouvrir un bureau «d'au moins 8 à 10 personnes» au sein même du siège d'Opel en Allemagne, selon M. Henderson.

Officiellement, Opel aura «toute la liberté de se développer», a indiqué le dirigeant. «Même si Opel projetait de développer un vaisseau spatial, nous ne nous interposerions pas. Mais nous ne paierions pas les coûts de développements pour cela», a-t-il ironisé.

GM négocie actuellement avec le canadien Magna et son partenaire russe, la banque Sberbank, pour finaliser un accord de reprise de ses activités européennes Opel et Vauxhall, dont il veut conserver 35% du capital.

Les discussions portent notamment sur les suppressions d'emplois, évaluées à environ 11 000, sur un total de 49.500 salariés de GM en Europe. Une manifestation est prévue mercredi à Anvers, alors que le site belge est menacé de fermeture.

«La nouvelle Opel doit fermer au moins une usine. Anvers est une option; mais rien n'a été définitivement décidé», a réaffirmé M. Henderson dans cet entretien.

Il a aussi balayé les critiques récurrentes en Allemagne sur GM, accusé d'avoir plombé les finances de sa filiale ces dernières années.

«Aujourd'hui encore, Opel ne pourrait pas exister sans GM (...). L'image du méchant groupe américain, qui fait souffrir la pauvre marque allemande, est simplement complètement déplacée», selon M. Henderson.