Le vice-président de General Motors, Bob Lutz, ne croit pas à un essor rapide des véhicules verts aux États-Unis, estimant que les consommateurs américains ne s'y intéresseront que lorsque l'essence sera vraiment chère, a-t-il expliqué au journal suisse Tages-Anzeiger de jeudi.

«Il est totalement faux d'espérer que les Américains vont se ruer sur les automobiles économiques», a souligné Bob Lutz interrogé par le quotidien alémanique, balayant les espoirs de relance verte dans un secteur particulièrement sinistré par la crise.

Le responsable du constructeur automobile a d'ailleurs ajouté que GM avait décidé cette semaine d'augmenter la production de véhicules tout-terrain, très consommateurs d'énergie et aux émissions de CO2 élevées, en raison de l'épuisement des stocks.

De fait, les Américains restent fondamentalement amateurs de grosses cylindrées, stimulant une demande toujours vive, a affirmé M. Lutz selon lequel les ménages ne se décideront à acheter des voitures plus économes que lorsque les prix de l'essence augmenteront durablement.

«Le mouvement de masse vers les 'voitures vertes' n'existe que dans les médias», a estimé M. Lutz, arguant du faible niveau des ventes de voitures hybrides.

Il n'en demeure pas moins que GM fait face à d'importants défis, a reconnu le responsable de nationalité suisse. Le constructeur va devoir «fournir toute la gamme de voitures que le public désire» tout en répondant «à de plus sévères normes d'émissions d'ici à 2015», a-t-il poursuivi.

Car, afin d'encourager les achats de voitures neuves et plus respectueuses de l'environnement, le gouvernement américain a introduit début juin un système de «prime à la casse».

Ce plan, calqué sur ce qui se fait déjà en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne, propose jusqu'à 4500 dollars aux automobilistes prêts à abandonner leur ancienne voiture pour une neuve, moins gourmande.

Les fonds alloués au programme américain ont été épuisés en une semaine et la Maison-Blanche souhaite prolonger l'expérience. Le président américain Barack Obama a également dévoilé mercredi un plan doté d'une enveloppe de 2,4 milliards de dollars pour le développement de véhicules électriques.