Le constructeur allemand haut-de-gamme BMW est resté mardi très prudent pour 2009, malgré un retour surprise dans le vert au deuxième trimestre, et a annoncé qu'il menait des discussions pour élargir sa coopération avec le français PSA.

Son bénéfice net de 121 millions d'euros, en chute de 76% sur un an, dépasse largement les attentes des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, qui misaient sur une légère perte nette de 25 millions. Au total, après un bilan dans le rouge au premier trimestre, le constructeur affiche une perte de 31 millions sur les six premiers mois de l'année, selon un communiqué.

Son concurrent direct Daimler (marque Mercedes-Benz) avait lui publié fin juillet une troisième perte consécutive au deuxième trimestre.

BMW est parvenu à compenser le recul des ventes de voitures (-18% au deuxième trimestre à 338 000 unités environ) et la baisse de 11% de son chiffre d'affaires, à 12,9 milliards d'euros, par des mesures de baisse des coûts.

Le bénéfice d'exploitation (Ebit), très regardé par les analystes, ressort lui en baisse de 60% à 169 millions, là encore largement supérieur aux attentes.

Cependant, «en raison de la très grande volatilité sur les marchés», BMW a de nouveau renoncé à faire un pronostic précis pour 2009, se contentant de rappeler qu'il prévoyait un recul de ses ventes par rapport à l'année précédente. «Nous restons prudents», a indiqué son patron Norbert Reithofer au cours d'une conférence téléphonique

Seule précision: «dans la seconde moitié de l'année, une tendance à la hausse devrait se dégager par rapport au premier semestre pour les livraisons de voitures», indique BMW.

Mais «malgré les premiers signaux positifs, une reprise notable et durable n'est pas encore en vue», a précisé M. Reithofer. Son groupe attend toujours une reprise de ses ventes en 2010 grâce au renouvellement de sa gamme.

En attendant, BMW, qui vient d'annoncer son retrait de la Formule 1, veut se concentrer sur une stratégie plus environnementale et sur ses négociations de coopération.

«Il y a des discussions» avec PSA, selon M. Reithofer, pour élargir la coopération existante entre les deux groupes sur les moteurs de petites voitures. «De bonnes discussions ont lieu», a-t-il ajouté, refusant de préciser leur contenu.

Un porte-parole de PSA, joint par l'AFP, n'a souhaité faire «aucun commentaire» dans l'immédiat. Il a toutefois rappelé que le président de PSÀ Philippe Varin a déjà dit «que les coopérations étaient une bonne voie pour faire des économies» et «qu'on ne cherchait pas nécessairement à en faire beaucoup plus mais qu'on recherchait surtout la qualité de la coopération».

BMW négocie aussi avec son concurrent direct Daimler (Mercedes-Benz) depuis de longs mois mais les discussions «ne sont pas encore terminées», selon M. Reithofer. Quant à l'italien Fiat, il y a encore des «contacts» mais pas de projet de coopération, d'après le patron.

Concernant le projet «i» de voitures plus respectueuses de l'environnement, M. Reithofer a affirmé mardi qu'il ne créerait finalement pas de 4e marque -aux côtés de BMW, Mini et Rolls-Royce - pour les commercialiser, comme il en avait été question. Ces nouveaux modèles appartiendront à la famille BMW. Le groupe allemand ambitionne de lancer un véhicule «megacity» électrique dans la première moitié de la prochaine décennie.

À la Bourse de Francfort, le titre perdait 4,03% à 31,59 euros sur un indice Dax des valeurs vedettes en recul de 0,86% à 5 379,99 points à 09H28 GMT, alors que l'action a beaucoup progressé ces derniers mois.