Le holding financier belge RHJ International veut présenter d'ici ce week-end un concept détaillé pour la reprise du constructeur automobile allemand Opel, qui prévoit la suppression de près de 10 000 postes, indique vendredi son directeur exécutif Leonhard Fischer.

«Le contrat détaillé devrait être prêt à la fin de la semaine», explique M. Fischer au quotidien allemand Bild-Zeitung.

L'investisseur financier prévoit la suppression de «près de 10 000 postes en Europe», mais «nous allons conserver les quatre usines en Allemagne», promet-il. RHJ International vise en tout des économies de 800 millions d'euros par an, ajoute M. Fischer.

M. Fischer, un Allemand, se défend aussi de servir de cheval de Troie à l'ancienne maison mère d'Opel, l'américain General Motors. Certains en Allemagne soupçonnent en effet RHJ de vouloir s'emparer d'Opel pour restructurer le constructeur avant de le revendre à GM.

«Cela n'a aucun sens!», critique M. Fischer. De plus, le holding ne pourrait pas revendre le groupe allemand avant d'avoir remboursé les aides publiques dont il pourrait bénéficier, fait-il valoir.

Le fondateur et premier actionnaire de RHJ, à hauteur de 15%, est le fondateur du fonds d'investissement américain Ripplewood, Timothy Collin.

Selon le quotidien économique Handelsblatt, l'investisseur financier prévoit en revanche de fermer l'usine belge d'Anvers dès le printemps 2010 et devrait arrêter le travail dans l'usine allemande d'Eisenach, pendant deux ans, avant de relancer la production en 2012. En tout, 3900 postes devraient disparaître en Allemagne.

RHJ vise une part de 50,1% dans Opel et veut lui apporter 275 millions d'euros, selon le journal.

Fin mai, le gouvernement allemand et GM avaient annoncé un plan de sauvetage d'Opel, prévoyant une cession de 55% du capital à l'équipementier canadien Magna et une garantie publique et qui prévoit également la suppression d'environ 10 000 postes.

Mais depuis, les discussions patinent et GM tente de faire monter les enchères pour arracher le meilleur compromis.

La chancelière Angela Merkel a encore apporté son soutien jeudi au canadien, estimant que «Magna offre une chance pour Opel», même s'il reste «beaucoup de choses à éclaircir».

Outre RHJ et Magna, le chinois BAIC est encore dans la course, a rappelé le porte-parole du gouvernement Ulrich Wilhelm lors d'une conférence de presse. «Mais le processus est plus avancé avec les deux autres» qui doivent présenter dans les jours à venir leurs offres détaillés, a-t-il ajouté.