General Motors espérait mardi le feu vert de la Justice pour la vente de ses meilleurs actifs à une nouvelle entité détenue en majorité par l'État américain, en échange des 50 milliards de dollars injectés dans l'ex-numéro un mondial de l'automobile.

Le juge Robert Gerber, en charge du dossier au tribunal des faillites de New York, pourrait trancher dans la journée sur plusieurs motions déterminantes dans l'optique d'une sortie du constructeur du processus judiciaire.

En tête de l'ordre du jour figure une motion-clé portant sur la «transformation» de l'actuel GM en une nouvelle entité qui sera détenue à 60,8% par l'État américain. En cas de feu vert de la justice, GM pourrait sortir rapidement du régime des faillites, mais les probables appels des parties prenantes opposées au plan pourrait retarder cette échéance.

GM, qui a déposé son bilan le 1er juin, continue à tabler sur une sortie du régime des faillites au plus tôt vers la mi-juillet.

Son concurrent Chrysler, trois fois plus petit, avait laissé derrière lui ses tracas judiciaires dans le délai record de 40 jours, en dépit d'une guérilla judiciaire de créanciers mécontents portée jusqu'à la Cour suprême américaine.

Tout comme Chrysler, les actifs jugés non rentables de GM ont vocation à être liquidés par la justice, tandis que le nouveau GM, plus petit et désendetté, sera recentré sur ses actifs les plus solides.

Cette transformation, pilotée par la Maison-Blanche, prévoit une refonte de l'actionnariat du groupe qui fut pendant 77 ans le leader mondial de l'automobile.

Outre l'État américain, GM sera détenu à 11,7% par l'État canadien, à 17,5% par le syndicat automobile UAW et à 10% par les créanciers.

Le feu vert du juge à la motion sur la vente des actifs sains de GM au «nouveau» GM était attendu comme une simple formalité par plusieurs observateurs, qui notaient la célérité avec laquelle avaient été franchies les précédentes étapes du processus judiciaire.

Depuis le dépôt de bilan du groupe, le juge Gerber a en effet manifesté son envie de procéder vite.

Le juge a notamment accordé sans difficultés le déblocage en deux temps des 33 milliards de dollars de fonds publics - 30 milliards des États-Unis, 3 milliards du Canada - nécessaire au fonctionnement courant du constructeur pendant sa mise sous tutelle judiciaire.

«Il n'y a aucun suspense!» lâche un spécialiste assistant aux auditions de GM, mais ne couvrant pas le dossier.

«Cela donne l'impression que le juge Gerber ne veut pas que le dossier soit freiné comme cela pu être le cas pour Chrysler», a-t-il estimé.

Néanmoins, GM risque de devoir prendre en compte les objections d'un groupe de concessionnaires dont il entend se débarrasser.

Le syndicat IUE-CWA, qui ne sera pas actionnaire du nouveau GM comme le syndicat des ouvriers UAW, a lui aussi déposé une motion contre le plan de sortie de faillite pour contester les concessions imposées aux retraites de ses adhérents.

Une trentaine de représentants de l'IUE-CWA manifestaient mardi devant le tribunal des faillites, brandissant des pancartes réclamant la «justice pour les classes moyennes».