Le comité central d'entreprise (CCE) de Michelin a entamé mercredi l'examen du plan de suppressions de 1093 postes «sans licenciements» ainsi que le plan de départs volontaires sur trois ans qui devrait porter sur 1800 postes, annoncés par la direction du groupe le 17 juin.

On précisait de source syndicale que le groupe souhaite supprimer au total entre 2000 et 3000 postes en France d'ici la fin 2011, un chiffre donné en début de CCE dans le cadre de la Gestion prévisionnelle des emplois et des carrières (GPEC) et qui intègre les restructurations déjà annoncées.

La direction souhaite pouvoir entamer des négociations sur l'accompagnement social du plan de restructuration dès lundi prochain.

La réunion extraordinaire du CCE, au siège du groupe à Clermont-Ferrand, a commencé mercredi vers 8 h 30 et devait se prolonger jusque dans la soirée. Selon la CFDT, la première action des représentants du CCE a été de demander la nomination d'un expert, ce qui devrait ralentir la procédure, le CCE n'étant pas obligé dans ce contexte de rendre un avis immédiat.

«C'est un peu tendu, mais le dialogue est toujours en cours», a déclaré à l'Associated Press le délégué syndical central CFDT Alain Coudert. Les syndicats avaient appelé à la mobilisation sur tous les sites de Michelin en France et à un rassemblement devant le siège du groupe à Clermont-Ferrand.

Selon la CGT, une délégation de manifestants venus de l'usine de Montceau-les Mines (Saône-et-Loire) a été reçue par la direction. Une manifestation a également eu lieu devant le site de Noyelles-lès-Seclin (Nord).

Le directeur général de Michelin pour la zone Europe, Philippe Verneuil, a indiqué de son côté à l'Associated Press que cette réunion avait notamment pour objectif de «définir les méthodes de travail pour pouvoir négocier toutes les mesures d'accompagnement social», et en parallèle de «développer un calendrier de négociations». «Nous allons proposer de commencer les réunions de négociation dès lundi prochain», a-t-il précisé.

Annoncé le 17 juin, le plan de suppressions de 1093 postes va conduire à la fermeture de l'usine de Noyelles-lès-Seclin, l'arrêt de l'activité de mélange de gommes du site de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) et de celle de fabrication de pneus de tourisme du site de Montceau-les-Mines, certaines activités étant transférées sur d'autres sites.

La direction de Michelin a annoncé que les salariés «bénéficieront pour 495 d'entre eux de mesures d'âge spécifiques et pour 598 d'une mobilité facilitée à l'intérieur du groupe», avec propositions de deux postes de reclassement.

Les syndicats s'inquiètent tout particulièrement de la situation des salariés de Noyelles-lès-Seclin dont l'usine va fermer. Les syndicats s'inquiètent de la mise en oeuvre de procédures de licenciements pour des salariés qui refuseraient de tout abandonner pour partir vivre et travailler à Clermont-Ferrand.

«Nous souhaitons garder le maximum de personnes au sein de l'entreprise. Le personnel de Seclin est un personnel majoritairement jeune et compétent», a déclaré M. Verneuil à l'AP. «On souhaite qu'ils puissent venir travailler dans un de nos 14 sites en France. Et pas seulement à Clermont.»