Une cour d'appel new-yorkaise examinera vendredi un recours contestant la cession de la meilleure partie des actifs du constructeur américain Chrysler à un consortium mené par l'italien Fiat, ce qui pourrait retarder sa sortie du règlement judiciaire.

Les services du Trésorier de l'État de l'Indiana «ont reçu notification mardi soir que leur demande d'une suspension de la vente de Chrysler avait été jugée recevable par la Cour fédérale de deuxième instance de la Ville de New York», ont-ils indiqué mercredi dans un communiqué.

Cet appel avait été déposé lundi par trois fonds gérés par le Trésorier de cet État du nord des États-Unis, quelques heures après qu'un tribunal new-yorkais eut validé le plan de restructuration de Chrysler.

Il sera examiné à partir de jeudi, avec une audition prévue devant la Cour d'appel vendredi à 14h.

Ces fonds, qui avaient investi en obligations garanties de Chrysler, s'opposent à son plan de restructuration, qui prévoit l'annulation de plus des deux-tiers de cette dette. Les porteurs d'obligations garanties doivent en effet recevoir 2 milliards de dollars en numéraire en échange de leurs titres d'une valeur faciale de 6,9 milliards de dollars.

Le trésorier de l'Indiana, le républicain Richard Mourdock, avait déjà tenté en vain de faire capoter le plan Chrysler le mois dernier.

Ce plan, vigoureusement soutenu par les pouvoirs publics, prévoit la création d'un «nouveau» Chrysler recentré autour de ses actifs sains et détenu à terme à 35% par l'Italien Fiat, à 55% par un fonds géré par le syndicat automobile UAW et à 10% par les gouvernements américain et canadien.

Ayant reconnu que le temps était compté pour le constructeur, le juge en charge du dossier Arthur Gonzalez a accepté mardi de raccourcir de 10 à 4 jours le délai pendant lequel des contestations sont recevables.

«Toute demande visant à modifier (le raccourcissement du délai avant la formalisation de la transaction) devra être faite devant la Cour d'appel», avait alors indiqué le magistrat dans des documents diffusés par le tribunal.

Le Trésor de l'Indiana estime «la vente de Chrysler, prévue initialement pour vendredi à midi, ne surviendra pas», puisque son appel sera examiné quelques heures plus tard.

La Cour d'appel disposera d'un délai très court vendredi pour trancher sur l'appel des fonds de l'Indiana, mais qui peut être suffisant pour permettre une décision le même jour, affirme-t-on en revanche de source judiciaire proche du constructeur.

Fiat a fait savoir qu'il serait délié de ses obligations vis-à-vis de Chrysler si l'accord n'était pas finalisé avant le 15 juin.