General Motors (gm), qui vient de déposer le bilan, espère suivre l'exemple de Chrysler en transformant ses actifs les plus rentables en une nouvelle société dans un délai de seulement 30 jours, avec à la clé une sortie rapide de la procédure de faillite. Mais le sauvetage du géant de Detroit s'annonce autrement plus complexe que celui de son rival d'Auburn Hills.

GM ne renonce pas pour autant. L'ex-numéro un mondial du secteur automobile a fait un grand pas vers sa restructuration mardi en passant un accord préliminaire avec un candidat au rachat de sa filiale Hummer. Le constructeur n'a pas précisé le nom de l'acheteur potentiel ni le montant auquel serait vendue la célèbre marque de 4x4. Selon GM, l'opération devrait permettre de sauver plus de 3000 emplois aux États-Unis.

«Nous ne sommes pas aujourd'hui en mesure de donner le nom de l'acheteur» de Hummer. «Cela faisait partie de l'accord», a précisé le directeur général de GM Fritz Henderson sur la chaîne CBS. General Motors a également affirmé mardi que 16 candidats étaient intéressés par le rachat de sa marque Saturn, et que trois autres sont sur les rangs pour la reprise de sa filiale suédoise Saab.

De son côté, le gouvernement allemand a annoncé mardi avoir versé une première tranche de 300 millions d'euros en prêts relais pour Opel, filiale de GM qui emploie 25 000 personnes en Allemagne. Cette aide s'inscrit dans le cadre d'un accord visant à réduire la participation de GM au capital d'Opel et à préserver ce dernier de la procédure de faillite engagée par le géant de Detroit.

Ce week-end, Berlin a accepté de prêter au total à Opel 2,1 milliards de dollars (1,4 milliard d'euros) en vertu d'un accord avec le groupe canadien Magna et la banque russe Sberbank qui se sont engagés à racheter 55% de la filiale européenne de GM.

General Motors, qui s'est placé lundi sous la protection du chapitre 11, la loi américaine sur les faillites, a engagé une course contre la montre pour se restructurer en cédant une partie de ses actifs. Outre son projet de vendre Hummer, Saab et Saturn, GM va également abandonner progressivement Pontiac pour se recentrer sur ses marques Chevrolet, Cadillac, Buick et GMC. Le groupe espère se réorganiser rapidement à l'image de Chrysler, dont la vente des principaux actifs à Fiat doit être réglée d'ici le 15 juin.

L'administration de Barack Obama espère que GM sortira de la procédure de faillite dans un délai de 60 à 90 jours. Par comparaison, la vente des actifs de Chrysler à un consortium emmené par Fiat a reçu le feu vert d'un juge américain un peu plus d'un mois seulement après que Chrysler s'est placé sous la protection du chapitre 11. Chrysler pourrait sortir de la procédure de faillite dès cette semaine, selon certains observateurs.

Mais le cas de GM est bien plus complexe, notamment en raison de sa taille, notent les experts. GM a fabriqué deux fois plus de véhicules que Chrysler l'an dernier et emploie 235 000 personnes, contre 54 000 pour son rival. GM a également des opérations dans davantage de pays, ce qui devrait aussi compliquer ses efforts de restructuration.