À 59 ans, Gilles Naud, un ancien travailleur de l'usine GM de Boisbriand, se soucie bien plus de sa propre sa santé que de celle de son régime de retraite.

Comme quelque 300 anciens collègues de l'usine démantelée, le «jeune retraité» s'est rendu hier midi au siège social des TCA de Boisbriand pour l'assemblée mensuelle du club des retraités. À l'ordre du jour: état des lieux sur les négociations entre GM Canada et les TCA pour la restructuration du régime de retraite.

Après une grosse demi-heure à écouter les dernières nouvelles en provenance du front de négociations, M. Naud est ressorti de l'assemblée avec un dépliant roulé dans sa poche de jean. «Il y en a quelques-uns qui sont nerveux. Pas moi, a-t-il lancé d'un air confiant. Je m'inquiète bien plus de l'opération que je viens de subir aux intestins et du fait que je ne peux plus prendre mes petits-enfants dans mes bras que de la possibilité de voir mes paiements de retraite diminuer. Vous savez, on n'est pas mal pris, nous les anciens employés de GM. J'ai regardé ce matin dans mon compte en banque. Tout est en ordre.»

Dans le cadre d'une entente signée fin mai entre les TCA et GM Canada, les retraités de GM devront accepter une désindexation de leur régime de retraite jusqu'en 2012 et perdront plusieurs avantages sociaux, dont le régime d'assurance dentaire et un crédit de 2600$ à l'achat d'un véhicule GM neuf.

Ces concessions restent, visiblement, des pertes mineures aux yeux de plusieurs retraités. «Qu'on nous coupe l'indexation au coût de la vie, ce n'est pas plus grave qu'il faut. C'est notre façon de participer à la restructuration de l'entreprise, même si ce n'est pas de notre faute si ça va mal», a commenté Denis Houde, un retraité de 65 ans.

Même la confirmation par GM Canada, hier midi, que son plan de restructuration a été adopté sans qu'il soit nécessaire de se mettre sous la protection des tribunaux n'a pas eu un effet décelable sur les retraités. «C'est une bonne nouvelle, mais on s'y attendait un peu», a affirmé le président du Club des retraités, Eddy Roussy, pendant que ses ex-collègues discutaient de golf à la porte du local où avait lieu l'assemblée générale.