Ford, seul parmi les trois constructeurs automobiles américains à ne pas avoir reçu d'aide de l'État, cherche à profiter des déboires de ses concurrents General Motors et Chrysler pour accroître sa production, affirme lundi le Wall Street Journal.

Le constructeur espère augmenter de 10% sa production de voitures et de 4x4 au troisième trimestre, par rapport à la même période l'année précédente, ce qui serait la première croissance trimestrielle significative de sa production sur les deux dernières années, indique le quotidien économique.

Selon des dirigeants du groupe, que cite sans les nommer le journal, Ford projette de produire 150 000 voitures et 310 000 véhicules lourds (4x4, «pickup» et monospace) au troisième trimestre, soit un total de 460 000 véhicules, contre 418 000 un an plus tôt.

Chrysler a déposé son bilan il y a un mois et General Motors a fait de même lundi.

«C'est une opportunité unique de se distinguer de nos autres concurrents nationaux. Personne ne nous fait de cadeau, il faut offrir les produits que les gens veulent acheter. Cela dit, on doit saisir cette occasion historique de s'emparer de parts de marché», commente une source proche de Ford interrogée par le WSJ.

Le constructeur, qui a gagné des parts de marché sur 6 des 7 derniers mois, espère encore élargir sa position. En avril, Ford représentait 13% du marché automobile américain, bien qu'il ait vu ses ventes s'effondrer de 31,4% sur un an.

Mi-mai, le deuxième constructeur automobile américain avait déjà réaffirmé sa confiance dans un retour à l'équilibre financier en 2011 grâce aux avancées de sa restructuration.

«Non seulement, Ford survivra à cette récession, mais en émergera comme une entreprise plus petite et mieux intégrée, orientée vers la croissance de long-terme (...). Nous sommes différents des autres constructeurs automobiles», avait alors martelé son directeur général Alan Mulally.

Alors que le feuilleton judiciaire se poursuit pour Chrysler et GM, Ford semble bénéficer de la confiance des investisseurs: lundi vers midi, son titre s'envolait de 8,35% à 6,23 dollars.