Le gouvernement est souple quant à l'échéance permettant à General Motors du Canada et à ses travailleurs syndiqués de conclure un nouveau contrat de travail, en autant que ce dernier fasse partie du plan de restructuration final qui sera présenté par le constructeur automobile d'ici la fin mai, a affirmé mardi le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement.

Le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) avait précédemment indiqué que les gouvernements fédéral et ontarien lui avaient imposé vendredi dernier comme date limite pour parvenir à une entente avec GM.

Mais les deux parties étaient toujours à la table de négociations, mardi après-midi.

«D'une façon ou d'une autre, nous avons besoin d'un règlement d'ici au 31 mai», a déclaré M. Clement à des journalistes à Atlanta, où il assistait à une conférence sur la biotechnologie.

«GM est une question très complexe impliquant une multitude de pays, et nous allons essayer de nous montrer aussi patients que possible, bien qu'il y ait certaines choses qui doivent arriver pour qu'une entente ait lieu», a-t-il ajouté.

Néanmoins, les TCA ont affirmé dans un document envoyé à leurs membres que les gouvernements fédéral et provincial interféraient avec les négociations, rendant difficile l'obtention d'une entente.

«Leur manque d'expérience des relations de travail et leurs menaces répétées de laisser tomber GM Canada ont compliqué ce processus», est-t-il écrit dans le document.

Le syndicat affirme que les régimes de retraite constituent le principal point de friction. GM affichait un déficit d'environ 4,9 milliards $ en ce qui concerne ces régimes, en novembre 2007, mais selon certaines informations, ce chiffre aurait grimpé à 7 milliards $ depuis l'écroulement des marchés financiers, l'an dernier.

«Nous avons fait l'impossible pour tenter de réduire le coût des régimes de retraite sans toucher aux rentes que reçoivent nos membres», a indiqué le syndicat.

«Nous n'accepterons pas le chantage de gouvernements et d'employeurs qui voient cela comme une occasion de retirer à tous les travailleurs - pas juste les membres des TCA - le droit à une retraite juste et sûre», a-t-il ajouté.

Les membres des TCA ont ratifié une entente passée avec GM, en mars, moins d'un an après avoir signé un contrat de trois ans. Toutefois, les deux paliers de gouvernement ont presque sans tarder affirmé que l'entente ne comportait pas assez de mesures de réduction des coûts.

GM a demandé aux gouvernements de l'Ontario et du Canada un total de 6 milliards $ en prêts d'urgence pour l'aider à naviguer en cette période de recul des ventes.

GM a jusqu'à la fin du mois pour soumettre aux gouvernements au Canada et aux États-Unis un plan de restructuration jugé satisfaisant.