Les créanciers du constructeur automobile américain Chrysler, qui l'ont acculé au dépôt de bilan en refusant son plan de restructuration, ont annoncé vendredi renoncer à leurs recours en justice après avoir subi une série de désertions dans leurs rangs.

«Après beaucoup d'introspection et même de déchirements, les créanciers de Chrysler n'ayant pas reçu de fonds publics sont arrivés à la conclusion qu'ils n'avaient pas la masse critique pour résister à l'énorme pression et à l'appareil du gouvernement américain», a déclaré leur avocat Thomas Lauria, dans un communiqué transmis à l'AFP.

La semaine dernière, ces créanciers possédaient ensemble à peu près un milliard de dollars de dettes de Chrysler.

Mercredi, ceux qui refusaient le plan de restructuration n'étaient plus que cinq réunissant moins de 300 millions de dollars de dette et, après le retrait de deux d'entre eux vendredi, ils ont estimé ne plus être de taille à lutter.

«En conséquence, ils ont collectivement retiré leur participation au processus judiciaire», a ajouté Me Lauria.

L'opposition de ces créanciers au plan de restructuration de Chrysler avait poussé au dépôt de bilan le constructeur automobile le 30 avril.

Depuis la semaine dernière, le plan de restructuration, négocié avec l'administration fédérale, est examiné par la justice new-yorkaise qui doit se prononcer sur sa validité le 27 mai.

Il s'agit notamment d'annuler plus des deux tiers de la dette du Chrysler, et de l'autoriser à conclure un partenariat stratégique avec l'Italien Fiat, qui obtiendra dans un premier temps 20% du capital de la société (et rapidement 35%), tandis que un fonds social à gestion syndicale a obtenu 55% et les gouvernements américain et canadien, conjointement, 10%.

Les créanciers réfractaires revendiquaient fièrement le fait de n'avoir pas perçu un sou d'argent public dans le cadre du plan de sauvetage du système financier - à la différence des grandes banques créditrices, qui elles ont été renflouées à coup de milliards. Sous-entendu: elles n'étaient pas en mesure de résister au gouvernement fédéral, qui porte Chrysler à bout de bras.