L'italien Fiat a démenti les informations du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung lui attribuant la volonté de supprimer 18 000 emplois en fermant totalement ou partiellement dix usines en Europe en cas de mariage avec l'allemand Opel.

«Fiat précise clairement que ce ne sont pas des informations provenant de Fiat et qu'elles ne font pas partie d'un quelconque plan préparé par Fiat», écrit le groupe dans un communiqué publié mardi soir, faisant référence aux informations du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Le quotidien de Francfort cite un document interne «hautement confidentiel» intitulé «Project Football» et daté du 3 avril, selon lequel 18 000 emplois sur 108 000 chez Opel, General Motors Europe (GME) et Fiat seraient supprimés, soit 16,6% du total, en cas de fusion.

Selon ce plan, les usines de montage britanniques Vauxhall de Luton et Ellesmere Port, ainsi que l'usine Opel d'Anvers en Belgique devraient fermer, tout comme des usines Fiat à Pomigliano, près de Naples, et en Sicile à Termini Imerese.

La production de moteurs et boîtes de vitesse dans trois usines allemandes d'Opel, celles de Bochum, Kaiserslautern et R-sselsheim, serait aussi en  partie supprimée, selon le FAZ.

Le patron de Fiat, Sergio Marchionne a présenté lundi au gouvernement allemand son plan de reprise d'Opel, filiale de l'américain General Motors.

Il a assuré que son groupe ne comptait fermer «aucune des quatre usines Opel en Allemagne», dans le journal Bild publié mardi, tout en ajoutant «évidemment, il faudra que les effectifs soient réduits», pour rendre les usines «plus productives».

Fin mars, M. Marchionne, qui a réussi à redresser Fiat en quelques années sans suppressions d'emplois massives, n'avait pas exclu de possibles fermetures d'usines en Italie, où le groupe est un véritable symbole et le premier employeur privé du pays.

«Je ne peux donner de réponse, ni positive ni négative», avait-il déclaré, alors qu'un journaliste lui demandait s'il pouvait s'engager à de ne pas fermer d'usines dans le pays.

Fiat souhaite regrouper dans un vaste ensemble toutes les activités européennes de GM, qui incluent le suédois Saab et le britannique Vauxhall, sa branche automobile (marques Fiat, Lancia et Alfa Romeo) et la part qu'il va détenir dans l'américain Chrysler avant d'introduire le tout en Bourse.

L'Allemagne, sollicitée par Fiat pour apporter des garanties financières au projet de reprise, devrait prendre une décision sur l'avenir d'Opel d'ici à la fin du mois de mai, selon des représentants politiques allemands, qui estiment que les concepts de reprise doivent encore être affinés.

Berlin a jugé le projet de Fiat «intéressant», tout en rappelant que l'équipementier canadien Magna a aussi manifesté son intérêt pour Opel.

Selon une source industrielle italienne, Fiat s'intéresse également aux activités de GM en Amérique latine.