Le constructeur automobile haut-de-gamme allemand BMW a dit mercredi n'attendre aucune amélioration avant 2010, après avoir moins plongé dans le rouge que prévu au premier trimestre.

«Je n'attends aucune amélioration des marchés avant 2010», a déclaré Norbert Reithofer, le patron du groupe au cours d'une conférence téléphonique. Il est «bien trop tôt» pour lancer la «fin de l'alerte», a-t-il ajouté. Plusieurs grandes entreprises ont récemment affirmé que les premiers signes d'une reprise étaient visibles et que la crise avait touché le fond au premier trimestre.

BMW en revanche a refusé de confirmer cette analyse, renonçant à faire toute prévision pour le deuxième trimestre, tout comme l'ensemble de l'année. Pour le groupe, 2009 est une «année de transition», avant le renouvellement ou le lancement de nombreux modèles dans les mois qui viennent.

Le constructeur a simplement redit mercredi s'attendre à une baisse des ventes cette année, au vu de la «faiblesse persistante du marché» qui devrait lui reculer dans une fourchette comprise entre 10 et 20%.

Sur les trois premiers mois de l'année, BMW a fait bien mieux que prévu par les analystes. Il a plongé dans le rouge avec une perte nette de 152 millions d'euros, contre un bénéfice de 487 millions au premier trimestre 2008. Le chiffre d'affaires a reculé de 13% à 11,5 milliards d'euros.

Le consensus de Dow Jones Newswires prévoyait une perte plus de deux fois supérieure, à 392 millions d'euros, et un chiffre d'affaires de 10,5 milliards.

Le groupe allemand souffre à la fois de la faiblesse des ventes, en chute de 21% sur un an à 277.000 unités environ, et de «coûts élevés de refinancement».

Les résultats de BMW sont «étonnamment bons», selon Jürgen Pieper, analyste de Metzler Bank. A la Bourse de Francfort, le titre bondissait de 6,97% à 29,40 euros sur un indice Dax en légère hausse de 0,42% à 09h43.

Le grand rival de BMW, son compatriote Daimler qui vend les berlines Mercedes, a lui accusé une perte nette bien supérieure de 1,28 milliard d'euros sur les trois premiers mois de l'année.

Face à la crise, BMW, comme ses concurrents, s'est lancé dans un programme de restructuration pour améliorer sa productivité et baisser ses coûts, passant par la réduction des effectifs. Plus de 900 postes ont été supprimés au premier trimestre, notamment via des départs non remplacés.

«Face à la situation toujours difficile sur les marchés financiers, nous restons concentrés sur l'amélioration de nos liquidités», a commenté Norbert Reithofer, cité dans un communiqué. A la fin du premier trimestre, BMW est parvenu à améliorer ses liquidités à 10 milliards d'euros.