General Motors du Canada compte réduire sa main-d'oeuvre de plus de la moitié avant 2014 et fermer jusqu'à 310 concessionnaires d'ici la fin de l'année prochaine, dans le cadre d'un vaste plan de restructuration rendu public lundi.

La filiale canadienne du géant américain de l'automobile, qui fait face à de sérieuses difficultés, va diminuer de 57 pour cent le nombre de ses travailleurs à salaire horaire, qui devrait passer de 10 300 à 4400 au cours des cinq prochaines années. Pas plus tard qu'en 2005, l'entreprise employait 20 000 personnes au pays.

Plusieurs des 5900 licenciements prévus dans les mesures de restructuration dévoilées lundi par GM Canada et sa société mère américaine, General Motors, avaient été annoncés lors de la dernière année.

À l'époque, GM Canada avait fait part de son intention de fermer ce printemps son usine de camionnettes d'Oshawa, en Ontario, entraînant la perte de 2600 emplois. L'entreprise avait également indiqué vouloir fermer l'an prochain son usine de boîtes de vitesse de Windsor, dans le sud de l'Ontario, un mesure qui devrait se traduire par 1400 mises à pied supplémentaires.

Le constructeur, qui tente de réduire ses coûts pour faire face à des ventes en baisse et des pertes croissantes, avait également annoncé l'an dernier la suppression d'un nombre indéterminé de postes de col blanc.

Bien que GM Canada ait précédemment dit vouloir réduire sa main-d'oeuvre pour la ramener à quelque 7000 travailleurs d'ici à l'an prochain, les mesures rendues publiques lundi laissent croire à davantage de licenciements, peut-être jusqu'à 2000. Mais puisque ces mises à pied auront lieu au cours des cinq années à venir, il semble qu'elles puissent résulter d'une réduction naturelle des effectifs et de retraites anticipées.

Quant à l'annonce de la fermeture de plusieurs concessionnaires - leur nombre passerait de 705 aujourd'hui à entre 395 et 425 d'ici la fin de l'année prochaine -, un porte-parole de la Corporation des associations de détaillants d'automobiles a estimé qu'elle toucherait un autre 12 000 travailleurs canadiens.

GM Canada veut également entreprendre des négociations avec le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA). La société demandera vraisemblablement des concessions semblables à celles qui ont été obtenues des travailleurs de Chrysler par le biais d'un accord ratifié ce week-end.

L'entente avec Chrysler a réduit les coûts de main-d'oeuvre totaux de 19 $ par heure, tandis qu'un accord précédemment conclue entre les TCA et GM ne s'était conclu que par des réductions comparables de 7 $ de l'heure.

General Motors du Canada a fait part de ses intentions le jour même ou sa société mère, établie à Detroit, annonçait vouloir procéder à 21 000 licenciements dans ses usines américaines d'ici à l'an prochain, éliminer graduellement les modèles de sa fameuse marque Pontiac, et demander au gouvernement américain d'accepter des actions en échange de la moitié de sa dette. Environ 7000 de ces mises à pied ne semblent pas avoir été annoncées précédemment.

Le constructeur a rendu public son nouveau plan de restructuration après que les gouvernements du Canada et des États-Unis eurent jugé insuffisantes ses précédentes mesures, lui interdisant ainsi toute aide financière à long terme. GM a jusqu'à la fin du mois de mai pour obtenir l'approbation de son nouveau plan, ce qui lui permettrait de continuer à recevoir des milliards de dollars d'aide gouvernementale.

GM Canada a indiqué que «ces plans permettront à (l'entreprise) d'accélérer la transformation de ses activités et en feront un constructeur plus que jamais tourné vers les besoins des clients, efficace et concurrentiel au plan des prix».