Les constructeurs automobiles américains Ford (f) et General Motors (gm) ont annoncé mardi des initiatives en matière de crédit pour relancer leurs ventes aux États-Unis, prenant notamment à leur charge pour un temps les échéances des clients qui viendraient à perdre leur emploi.

Dans un communiqué, Ford a annoncé qu'il assumerait les obligations de paiement pour les clients ayant perdu leur emploi pendant une durée pouvant aller jusqu'à 12 mois, et ce, à hauteur de 700 dollars par mois.

«Les consommateurs demeurent anxieux sur l'économie et sur leurs propres perspectives. Nous voulons chez Ford contribuer à rebâtir la confiance sur le marché (automobile)», a souligné le vice-président des ventes Ken Czubay.

Le «Ford Advantage Plan» donnera également aux acheteurs de véhicules de marques Ford, Lincoln ou Mercury la possibilité de disposer d'un crédit à 0% de la part de Ford Motor Credit, le bras financier du constructeur.

Les clients ayant acheté leur véhicule entre maintenant et le 1er juin pourront bénéficier de ces dispositions.

De son côté, General Motors propose une protection semblable à ses clients pendant les 24 mois suivant leur achat: s'ils perdent leur emploi «pour des raisons économiques», le constructeur prendra à sa charge leurs échéances de remboursement, jusqu'à neuf mois, à hauteur de 500 dollars par mois, a-t-il indiqué dans un communiqué disponible mardi sur son site internet.

Ce plan, baptisé «GM Total Confidence», concernera les véhicules achetés entre les 1er et 30 avril. Les autres mesures proposées garantissent, entre autres, pendant deux ans la valeur du véhicule vendu, si son propriétaire décide de le revendre pour acheter un nouveau véhicule GM.

General Motors se targue par ailleurs de proposer avec ce programme «la meilleure couverture» du marché en termes de garanties, avec une garantie transférable valable 5 années ou 100 000 miles (soit 160 000 km).

L'initiative des deux constructeurs survient alors que le marché automobile américain est sinistré depuis des mois à cause de la récession, les Américains gelant plusieurs dépenses de consommation. Les ventes automobiles sont ainsi en retrait d'environ 40% depuis le début de l'année.

Dans ce contexte, ces annonces ont été saluées par le cabinet Edmunds, soulignant que Ford et GM «ôtent l'une des raisons pour lesquelles les consommateurs ont reporté l'achat» d'un véhicule.

Les garanties financières, qui offrent une protection contre les incertitudes de l'avenir, «devraient faire bien plus écho chez les consommateurs que les traditionnels rabais», selon Edmunds.

Les constructeurs «doivent toutefois prouver que leurs véhicules en valent la peine», a nuancé le cabinet, dans un communiqué.

Ford, considéré comme le moins mal en point des constructeurs de Detroit (nord des États-Unis), n'a pas sollicité d'aide fédérale, contrairement à ses concurrents Chrysler et General Motors, mais tous ont vu leurs ventes s'effondrer aux États-Unis depuis le début de l'année.

 Les ventes américaines de Ford ont reculé de 48,4% en février, et celles de GM de 52,9%.

Les chiffres du marché automobile américain pour le mois de mars seront publiées mercredi par les constructeurs. Edmunds prédit une nouvelle chute du marché, de l'ordre de 42%.