Après 104 ans à n'exploiter qu'un seul point de vente, le grossiste en alimentation Mayrand - genre de Costco pour les restaurants, les traiteurs, les PME et le grand public - souhaite maintenant prendre de l'expansion dans la région de Montréal.

L'entreprise a embauché le courtier immobilier Oberfeld Snowcap pour l'aider à dénicher un ou des locaux « de 40 000 à 50 000 pi2 » dans « la grande région de Montréal ». L'emplacement idéal serait dans une « rue urbaine », précise le site du courtier.

Depuis plus d'un siècle, Mayrand accueille sa clientèle dans un seul point de vente. Longtemps sur le boulevard Métropolitain à Saint-Léonard, son magasin-entrepôt est déménagé à Anjou en 2016. Deux ans plus tard, voilà que l'épicier se prépare à exploiter plus d'une adresse pour la première fois de sa longue histoire.

La nouvelle PDG Danièle Bergeron explique qu'elle a justement été recrutée l'an dernier pour piloter cette croissance souhaitée par l'actionnaire Partenaires Walter Capital, un fonds d'investissement montréalais. La dirigeante, qui était auparavant responsable de l'exploitation chez SAIL, a précisé à La Presse que « l'objectif est d'ouvrir un ou deux points de vente d'ici 2019 ». Chacun créera environ 60 emplois.

L'entreprise compte présentement 150 employés dans son magasin de 80 000 pi2. Les prochains points de vente seront deux fois plus petits que celui d'Anjou qui leur servira de cuisine centrale, tant pour les mets préparés que pour la boucherie et la boulangerie.

CHOIX STRATÉGIQUE

Danièle Bergeron souligne par ailleurs qu'à la suite « d'un exercice stratégique effectué l'automne dernier », il a été décidé que l'offre de Mayrand allait « migrer vers les experts en alimentation ». Le grand public continuera toutefois à y être le bienvenu sans carte de membre. Et les produits continueront d'y être offerts à l'unité ou à la caisse.

À l'heure actuelle, l'épicier est « à cheval entre les deux, entre les commerçants et le public. Alors on a fait un choix », note la PDG. En conséquence, un travail de « changement du branding » est en cours, révèle-t-elle. Tant la signalisation en magasin que le visuel sur les sacs et la typographie seront revus.

Comparativement à Costco, qui tient 4000 produits allant de la soupe aux vêtements, Mayrand en propose 15 000 à ses clients tous reliés à l'alimentation. On y trouve évidemment de la nourriture mais aussi des mets cuisinés sous vide, une vaste sélection d'articles de cuisine (vaisselle, chaudrons, napperons), d'emballages (boîtes pour la pizza, sacs) et produits d'entretien ménager.

OFFRE EN CROISSANCE

Cette volonté d'expansion du côté de Mayrand survient quelques mois seulement après l'ouverture d'un autre point de vente pour le grossiste en alimentation Aubut, un concurrent direct.

L'entreprise fondée en 1971 a en effet investi 15,5 millions de dollars à Laval pour ouvrir - le 6 décembre dernier - une grande surface de 60 000 pi2 sur le boulevard Saint-Elzéar. Quelque 75 emplois ont été créés.

Jusque-là, l'entreprise n'avait qu'un point de vente de 26 000 pi2 dans la rue Saint-Ambroise, près du marché Atwater, à Montréal.

« C'est sûr qu'il y a une demande à Laval. Il y a une bonne concentration de restaurants, fait valoir le nouveau PDG Mario Bélanger, en poste depuis janvier. On s'est rapproché de nos clients. Tous les chefs viennent chez nous. Il y a une opportunité, c'est clair. »

À son avis, « il y a un potentiel dans ce créneau, mais pas pour ouvrir 75 magasins au Québec ».

Aubut propose plus de 10 000 produits (aliments, articles de cuisine et d'entretien) à sa clientèle institutionnelle (80 % des ventes) ainsi qu'aux particuliers (20 %) qui n'ont pas besoin de carte de membre pour faire des achats. Comme chez Mayrand, les aliments sont vendus à l'unité ou à la caisse.

Photo tirée de Facebook

Mayrand compte actuellement 150 employés dans son magasin de 80 000 pi2.