Les négociations qui avaient repris à l'usine Unibroue de Chambly, après le déclenchement d'une grève, viennent finalement d'être suspendues.

Tant la direction de l'usine que le syndicat ont confirmé, mercredi, que la conciliatrice affectée au dossier avait décidé de suspendre les discussions avec les parties.

La grève avait été déclenchée par les 80 travailleurs, membres du Syndicat des Teamsters, affilié à la FTQ, le 7 juin dernier.

Les négociations avaient repris à la mi-juin, après une rencontre au ministère du Travail. Depuis, trois journées de discussions ont eu lieu.

Mercredi, le directeur de l'usine de Chambly, Stéphane Lafrance, a rapporté que «des avancées importantes ont été faites ces derniers jours» et que les propositions patronales «répondent à une majorité des revendications» du syndicat.

«Quant aux points toujours en discussion, nous avons proposé des solutions et manifesté de l'ouverture pour trouver un terrain d'entente», a-t-il assuré.

Malgré la suspension des négociations par la conciliatrice, il se dit prêt à reprendre les échanges.

Mais le syndicat des Teamsters (FTQ), de son côté, a donné un tout autre son de cloche.

«Il n'y a eu aucun progrès à la table de négociation. Fondamentalement, ce que l'employeur nous propose, c'est exactement la même chose qu'il nous a proposée il y a quelques semaines et qui a été refusée à 93 pour cent par les travailleurs», a indiqué au cours d'une entrevue Stéphane Lacroix, directeur du service des relations publiques au syndicat des Teamsters.

Selon lui, les deux points qui sont en litige, aux yeux des syndiqués, à savoir la gestion des heures supplémentaires et le respect de l'ancienneté, n'ont pas «été abordés de manière sérieuse» par la direction.

Une autre rencontre entre les parties était prévue le 30 juin; elle n'aura pas lieu.

«Il n'y a aucune rencontre qui est prévue à court, moyen ou long terme, au moment où on se parle. Tant et aussi longtemps que l'employeur n'abordera pas de manière sérieuse les enjeux qui minent les relations de travail, on ne peut pas espérer que le processus de négociation va donner des résultats», a conclu M. Lacroix.

La direction de l'usine précise qu'elle ne prévoit pour le moment aucun problème d'approvisionnement des produits Unibroue. Unibroue brasse une douzaine de marques de bière. Son propriétaire, les Brasseries Sleeman, a été acquis par la société japonaise Sapporo Holdings en 2006.