Après l'alerte lancée mardi par le groupe Mars, le rappel des millions de barres chocolatées s'est organisé rapidement dans les points de vente français, selon des procédures bien réglées, qui devraient permettre un retrait total au plus tard d'ici la fin de la semaine.

Mardi, le géant mondial du chocolat a décidé de retirer du marché plusieurs millions de Mars, Snickers et autres bonbons Célébrations dans 55 pays, après la découverte d'un «petit bout de plastique» dans un produit issu d'une usine néerlandaise.

Les rappels concernent principalement l'Europe mais également d'autres pays comme le Sri Lanka et le Vietnam. Les États-Unis ne sont en revanche pas concernés. Ils visent en tout cas l'ensemble de la production issue de l'usine Mars de Veghel (Pays-Bas) entre le 5 décembre 2015 et le 18 janvier 2016, soit une quantité massive de marchandises, écoulées dans différents types de points de vente, allant de la grande distribution classique aux buralistes en passant par les distributeurs automatiques.

Pour les grandes surfaces, la procédure est a priori bien huilée, témoignent Thierry Cotillard, président d'Intermarché et Yves Marin, expert du secteur de la distribution au cabinet Kurt Salmon.

Tout d'abord, l'industriel doit envoyer une fiche détaillée aux enseignes leur expliquant quels produits, quels numéros de lot, etc., sont concernés par le rappel. Les distributeurs les communiquent alors à leurs différents points de vente.

Le distributeur met ensuite en place un affichage, en rayon, à l'entrée du magasin ou près des caisses (les barres chocolatées y sont souvent vendues), informant les consommateurs du rappel, et des numéros à contacter si jamais il est déjà en possession du produit.

Parallèlement, les marchandises concernées sont retirées des rayons et des présentoirs, puis isolées avant d'être rapatriées par camion aux entrepôts de l'enseigne, qui se charge ensuite de les réexpédier au fabricant.

«Ce sont des procédures internes spécifiques à chaque enseigne, mais en général, à partir du moment où on a toutes les informations de la part de l'industriel, ça va assez vite, même si cela concerne des masses de produits importantes», explique M. Cotillard. «C'est souvent l'histoire de 48 heures, pas plus», ajoute-t-il.

Coûts partagés

Côté distributeur automatique, le processus est aussi relativement rapide: «une fois qu'on a été prévenu par l'industriel, la collecte de produits prend trois jours maximum», dans la mesure où les automates sont relevés quotidiennement pour les plus fréquentés, et au maximum tous les trois jours pour les plus isolés, explique Fabrice Layer, délégué général de Navsa, la fédération du secteur. Les principales entreprises de distribution automatique, comme Selecta, ont annoncé que les retraits avaient effectivement commencé depuis mercredi matin.

Chez les buralistes aussi, la collecte s'organise. «Depuis lundi, ils ont retiré de la vente (les produits) et les mettent de côté, en attendant de les remettre à leur grossiste, lors d'une prochaine livraison ou d'un ramassage spécial», indique Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes.

Concernant le coût de ces opérations de retrait, «ils sont partagés entre l'industriel, qui s'occupe de dédommager les consommateurs et des compensations de stocks pour les points de vente, et les distributeurs à qui incombe l'organisation administrative et logistique du rapatriement de produits», explique Yves Marin.

Selon M. Cotillard, dans le cas d'une affaire comme Mars où l'origine du problème vient d'une usine de production de l'industriel, «les coûts pour le distributeur sont en général assez minimes». Le manque à gagner, lié à l'absence de produit en rayon n'est en général pas compensé, mais l'industriel s'engage à faire parvenir le plus rapidement possible l'équivalent du stock manquant.

Pour les buralistes, un avoir équivalent au niveau de marchandises retirées devrait être accordé par les grossistes fournisseurs, selon M. Montredon.

Quant aux produits, une fois revenus chez Mars, ils devraient être tous détruits par mesure de précaution, a fait savoir le service de presse français de Mars.