Le cacao s'est repris cette semaine alors que le marché s'attend à un déficit d'offre, tandis que le sucre est resté sous pression dans un marché surabondant et que le café a été lesté par la faiblesse du dong et du réal.

Le cacao se reprend sur des attentes de déficit d'offre

Les cours du cacao ont grimpé cette semaine, après s'être retrouvés sous la pression de perspectives moroses concernant la demande les semaines précédentes.

Les inquiétudes sur la baisse des récoltes au Ghana, le deuxième producteur de cacao au monde après la Côte d'Ivoire, sont revenues sur le devant de la scène cette semaine, soutenant les prix.

Et même si, selon les analystes d'Ecobank, la production de la Côte d'Ivoire pour la saison 2014/2015 est en passe d'atteindre ses niveaux de la saison précédente le marché s'attend toujours à un déficit d'offre mondiale de fèves de cacao.

«Avec la demande mondiale qui s'améliore et les attentes d'un déficit mondial cette saison, nous nous attendons à ce que les prix se renforcent encore, avec des pics potentiels avant la nouvelle saison en Afrique de l'ouest en octobre car les fermiers pourraient ne pas mettre leurs fèves sur le marché s'ils s'attendent à ce que les prix soient plus hauts en 2015-2016», ont expliqué les analystes d'Ecobank.

Le sucre demeure plombé par une offre excédentaire

Les cours du sucre blanc échangés à Londres sont tombés jeudi à un nouveau plus bas en six ans et demi, à 329 dollars la tonne.

De leur côté, les tarifs du sucre brut échangé à New York se sont stabilisés après avoir grimpé mardi à leur plus haut niveau en près de deux semaines, à 10,93 cents.

Mais la plupart des analystes ont constaté que les perspectives du sucre demeurent moroses. «Les prix du sucre brut sont sous la pression d'une combinaison d'une surabondance d'offre qui est le résultat de cinq saisons consécutives de surplus, et un réal brésilien faible», a noté Guilherme Kfouri, économiste à l'Association internationale du sucre (ISO).

«La chute des cours du réal brésilien cette année a également été un facteur clé dans la dégringolade des cours», se sont accordés à dire les analystes de Capital Economics.

La faiblesse du réal a poussé ces derniers temps les producteurs brésiliens à vendre leurs stocks afin de recevoir plus de réais pour des produits vendus à l'extérieur en dollar, aggravant ainsi la surabondance d'offre sur le marché.

Le réal et le dong pèsent sur les cours du café

Les prix du café échangé à Londres sont repartis à la baisse cette semaine, tombant vendredi à 1.652 dollars la tonne, leur minimum depuis début août. À New York, les cours se sont également retrouvés sous pression.

Selon des analystes, c'est la faiblesse des monnaies des principaux pays producteurs de café, le Brésil et le Vietnam, respectivement premier et deuxième plus gros producteur de café au monde, qui a été à l'origine du déclin des cours.

«Le café à Londres a baissé du fait de la dévaluation de la monnaie vietnamienne», a souligné Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

En réponse aux dévaluations successives de la monnaie chinoise la semaine dernière, et pour protéger ses exportations, le Vietnam a élargi mercredi la fourchette dans laquelle sa devise peut évoluer face aux autres monnaies. Ainsi, la monnaie vietnamienne a-t-elle chuté à des plus bas historiques face au dollar cette semaine.

Malgré une tentative de stabilisation, le réal s'échangeait toujours face au dollar à des niveaux proches de ses plus bas en 12 ans atteint début août.