Le géant mondial de la distribution Walmart a enjoint vendredi ses fournisseurs américains d'améliorer les conditions d'élevage des animaux et à réduire notamment le recours aux antibiotiques.

Les fermiers et autres producteurs de viande (vaches, porcs, dindes, poulets) aux États-Unis doivent notamment limiter l'utilisation des antibiotiques au traitement des maladies, estime Walmart.

L'élevage intensif des volailles et l'augmentation du nombre de maladies a poussé les éleveurs à utiliser un nombre croissant d'antibiotiques pour éviter que des germes par contamination ne détruisent les élevages. Cet usage intensif a créé chez les volailles des germes qui présentent une «antibiorésistance».

ONG et organisations de santé estiment que l'utilisation d'antibiotiques, qui permet aussi à la viande de grossir plus vite, diminuerait l'effet des médicaments sur les consommateurs quand ils ont besoin d'en prendre.

«Nous avons écouté nos clients et par conséquent demandons à nos sous-traitants de s'engager à améliorer les standards (...) et à prendre des mesures de transparence sur le traitement et l'élevage des animaux», explique Walmart qui souligne soutenir «cinq principes» pour le bien-être des animaux.

Les sous-traitants de Walmart devront par exemple améliorer le confort des animaux dans l'élevage en batterie ou l'élevage en cages des poules pondeuses souvent très décrié, en leur donnant un peu plus d'espace.

À l'avenir, les fournisseurs américains de Walmart devront aussi produire des rapports annuels sur l'usage des antibiotiques et des efforts engagés pour contribuer au bien-être des animaux. Ces rapports devront également être publiés sur leurs propres sites internet.

Ils devront également signaler aux autorités toute maltraitance d'animaux et prendre des sanctions disciplinaires adéquates.

Saluant ce «premier pas» pour l'amélioration des conditions d'élevage des animaux, l'ONG Humane Society espère que d'autres initiatives vont suivre.

Walmart «détient une part de marché insolente de 25% dans l'alimentation (aux États-Unis), on ne peut pas espérer meilleure entreprise pour enclencher un changement de la chaîne alimentaire», dit-elle.

Numéro un mondial de la distribution, Walmart et sa filiale de magasins de gros Sam's Club ont enregistré lors de l'exercice fiscal clos fin janvier un chiffre d'affaires de 346,07 milliards de dollars aux États-Unis, dont une bonne partie porte sur l'alimentation. Le marché américain représente près de 72% des revenus totaux du groupe familial (famille Walton).

Le groupe n'est pas le premier groupe américain à s'engager pour la défense des animaux. Près d'une dizaine d'entreprises du secteur alimentaire ont fait la même démarche ces derniers mois.

La chaîne de restauration rapide McDonald's ou encore Tyson Foods (premier volailler américain) ont décidé de ne plus vendre du poulet élevé aux antibiotiques.