Affecté par le désamour pour les sodas, Coca-Cola tire tous azimuts. Après les cafetières Keurig, il se renforce dans les boissons énergisantes en prenant 16,7% du spécialiste des boissons survitaminées Monster Energy pour 2,15 milliards de dollars.

Après une cour de près de deux ans, le fabricant de Sprite et de Fanta a finalement fait une entrée retentissante dans le capital de l'entreprise californienne Monster Energy (ex-Hansen Natural Corporation).

Hormis cette prise de participation, Coca-Cola va aussi créer un partenariat stratégique avec Monster et lui transférer ses propres boissons énergisantes. Le groupe dispose d'une option pour augmenter sa participation jusqu'à 25% dans les prochains mois.

Le portefeuille de Coca-Cola sur ce segment comprend les boissons Powerade, Full Throttle, Gladiator, Relentless, Nos, Burn, Mother Play, Power Play, Nalu Energizer et Aquarius.

Monster est pour sa part propriétaire des marques de boissons énergisantes et caféinées Monster Energy et X-Presso Monster, dont le marché est en pleine expansion.

Le géant d'Atlanta va en échange récupérer les jus de fruits et les thés glacés de Monster commercialisés notamment sous la marque Peace Tea.

La transaction devrait être finalisée entre fin 2014 et début 2015, après le feu vert des autorités de régulation.

Coca-Cola va en outre nommer deux membres au sein du conseil d'administration de Monster.

A Wall Street, cette transaction était saluée par les investisseurs, le titre prenant 1,34% à 40,72 dollars vers 22H30 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.

Capter les tendances 

«Coca-Cola continue d'identifier des approches innovantes de partenariats qui nous permettent de rester à l'avant-garde des nouvelles tendances de consommation», a commenté le PDG Muhtar Kent.

Il a souligné que la prise de participation dans Monster «est un moyen efficace pour se renforcer dans le marché en croissance rapide des boissons énergisantes».

Les boissons énergisantes, confectionnées à base de caféine ou de taurine pour apporter un surcroît d'énergie, rencontrent un grand succès auprès de jeunes consommateurs.

Mais les autorités sanitaires de plusieurs pays ont exprimé des inquiétudes concernant ces boissons.

En octobre dernier, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a déconseillé la consommation de boissons énergisantes comme Red Bull, Monster ou Burn, pour les enfants et les adolescents.

Près de 9 millions de Français de plus de 14 ans consomment ces boissons sans encadrement réglementaire spécifique, selon l'Anses.

Affecté par une baisse de la consommation des sodas aux États-Unis et en Europe, de loin ses premiers marchés, Coca-Cola cherche depuis plusieurs mois à entrer, ou à se renforcer, sur des marchés en expansion.

Il détient ainsi depuis cette année 16% du fabricant de machines à boissons et capsules Keurig Green Mountain, qui doit lui fabriquer sa propre machine à sodas avec l'objectif de la commercialiser dès la fin de l'année.

Symbole de l'hyperpuissance américaine, Coca-Cola veut ainsi contrer le succès du groupe israélien de machines à sodas SodaStream, dont les boissons faites maison ont été popularisées par la star américaine Scarlett Johansson dans une publicité controversée.

Le géant des boissons non-alcoolisées espère par ailleurs retrouver un second souffle et donner un coup de fouet à ses ventes, qui ont reculé de 1,37% à 12,57 milliards au deuxième trimestre à cause de la corrélation faite par des études entre la consommation régulière de boissons gazeuses et l'obésité ou le diabète.