En pleine déconfiture depuis mi-mai, les cours du maïs, du blé et du soja ont poursuivi leur chute cette semaine à Chicago et sont tombés à des niveaux plus vus depuis 2010, face à la perspective de récoltes prolifiques.

Le boisseau de maïs pour livraison en décembre, le contrat le plus actif sur le marché, est même tombé mercredi pour la première fois sous la barre psychologique des 4 dollars.

«L'anticipation d'une moisson record a enhardi les investisseurs misant sur une baisse», observe Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors.

Avec une récolte considérée comme bonne à excellente à 75 %, et des conditions qui s'annoncent idéales pour la période cruciale de la pollinisation dans les semaines à venir, tous les signaux pointent dans cette direction.

«On attend des températures particulièrement fraîches» dans les prochains jours dans le Midwest, explique Rich Nelson de la maison de courtage Allendale. Associées à l'alternance de pluies et de soleil constatée ces dernières semaines dans le centre des États-Unis, elles offrent des conditions idéales pour la croissance des plantes.

Le nord de la zone pourrait toutefois pâtir légèrement de pluies un peu trop abondantes, préviennent plusieurs experts.

Pour le soja, «les opérateurs ne savent pas encore si on aura les rendements les plus élevés», souligne Rich Nelson. Cependant, «dans la mesure où on n'a jamais autant planté d'oléagineux cette année, on prévoit une récolte record», ajoute-t-il.

Les acteurs du marché attendaient donc de voir si le ministère américain de l'Agriculture (USDA) allait modifier ses prévisions de production dans son rapport mensuel sur l'offre et la demande mondiales de produits agricoles (Wasde), dont la diffusion était prévue à midi.

Les cours du blé se sont de leur côté principalement repliés «dans le sillage de la faiblesse des marchés du maïs et du soja» et «des prix plus bas pratiqués par la Russie», selon Jack Scoville de Price Futures Group.

Même si la récolte américaine de blé d'hiver a souffert cette année des conditions rigoureuses du début d'année, «le blé continue à subir l'idée que la production va augmenter au niveau mondial», estime Dewey Strickler.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre 2014, le plus échangé actuellement sur le marché, évoluait vendredi à la mi-séance à 3,8925 dollars contre 4,1525 dollars à la clôture en fin de semaine dernière. Il s'agit de son niveau le plus bas depuis l'existence de ce contrat datant de la mi-décembre 2010.

Le contrat à l'échéance la plus rapprochée, juillet actuellement, est à son plus bas depuis août 2010.

Le boisseau de blé pour livraison en septembre, le plus actif, cotait à 5,4125 dollars contre 5,7950 dollars, chutant à un plus bas depuis sa mise sur le marché, en juillet 2012. Le contrat à l'échéance la plus rapprochée est à son plus bas depuis juillet 2010.

Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le plus coté, s'échangeait à 10,8975 dollars contre 11,3350 dollars il y a une semaine, évoluant à son plus bas niveau depuis novembre 2010.