Les prix des matières premières alimentaires ont divergé cette semaine, le cacao tombant de ses plus hauts niveaux alors que l'offre s'annonce abondante tandis que le sucre se stabilisait et que le café bénéficiait de nouveau de craintes sur l'offre brésilienne.

Le cacao ploie alors que s'annoncent de bonnes récoltes

Les cours du cacao se sont retournés cette semaine, retombant de leurs plus hauts niveaux en presque trois ans atteint la semaine dernière à New York (à 3128 dollars la tonne).

La fève brune a ainsi chuté mercredi à son plus bas niveau depuis fin mai, à 1906 livres sterling la tonne à Londres et à 3040 dollars la tonne à New York.

«La météo a été très bonne pour la récolte secondaire (en Afrique de l'Ouest, qui se déroule d'avril à septembre, ndlr), permettant une large récolte, ce qui devrait mettre sous pression» les cours de la fève brune, a expliqué Sterling Smith, analyste chez Citi.

Ainsi, les arrivées de fèves aux ports de Côte d'Ivoire ont atteint 1,572 million de tonnes entre début octobre et le 22 juin, contre 1,298 million de tonnes au cours de la même période la saison dernière, selon les données rapportées par la revue spécialisée «The Public Ledger».

Du coup, l'Organisation internationale du cacao (ICCO) a récemment revu ses prévisions pour le marché mondial du cacao en 2013/2014, prévoyant dorénavant un surplus d'offre de 30 000 tonnes (contre un déficit de 75 000 tonnes auparavant).

L'Afrique de l'Ouest est la principale région productrice de cacao au monde - représentant 72 % de l'offre mondiale - avec les deux premiers producteurs mondiaux que sont la Côte d'Ivoire et le Ghana.

Le sucre se cristallise après son rebond

Poursuivant leur rebond de la semaine dernière, les cours du sucre ont atteint lundi des plus hauts en six semaines avant de se consolider durant le reste de la semaine.

Les prix du sucre sont montés lundi à leur niveau le plus élevé depuis le 16 mai dernier, à 493 dollars la tonne à Londres et à 18,81 cents la livre à New York.

«En février et mars, les prix avaient grimpé de 25 % en réponse à la pire sécheresse qu'ait connu le Brésil (premier producteur mondial de sucre) depuis des décennies», ont rappelé les économistes de Commerzbank.

Depuis, les prix ont oscillé tout en maintenant l'essentiel de leurs gains acquis en début d'année, la récolte brésilienne de sucre étant attendue en baisse par rapport à la saison dernière.

«Malgré quelques pluies, beaucoup de zones au Brésil sont toujours trop sèches, ce qui devrait réduire la récolte actuellement en cours», a-t-on ainsi souligné chez Commerzbank.

L'association professionnelle Unica, qui réunit les acteurs du secteur de la canne à sucre de la région Centre-sud du Brésil (principale zone sucrière du pays), a d'ailleurs jugé mercredi «préoccupants» les dommages causés à la récolte par la sécheresse.

Toutefois, le volume de canne récolté dans cette région depuis le début de la saison 2014/2015 (le 1er avril) est pour l'instant légèrement supérieur à celui récolté sur la même période l'année dernière (158,95 millions de tonnes contre 153,33 millions).

Par ailleurs, les cours n'ont pas été affectés par le fort relèvement des droits de douanes pour les importations du sucre en Inde (de 15 % à 40 %), dont le but est de protéger le sucre produit localement, qui coûte plus cher que le sucre importé.

L'Inde est le deuxième pays producteur de sucre mais aussi le premier consommateur mondial de cette matière première.

Le café se ressaisit en raison de craintes sur l'offre brésilienne

Les cours du café se sont repris cette semaine, alors que ressurgissaient les craintes de moindre récolte au Brésil, premier producteur mondial de cette matière première.

Après être tombé la semaine dernière à un plus bas en quatre mois, l'arabica s'est redressé, montant mercredi à son niveau le plus élevé en quatre semaines, à 183,30 cents la livre.

Le robusta, qui s'était stabilisé la semaine dernière, a également pris le chemin de la hausse, se hissant vendredi à 2.044 dollars la tonne, son niveau le plus élevé en cinq semaines.

«Des inquiétudes sur la qualité de la récolte soutiennent le marché», a expliqué Sterling Smith, analyste chez Citi.

Le Brésil, premier producteur et exportateur mondial de café (principalement d'arabica), a connu une sécheresse exceptionnelle en début d'année, au moment crucial du développement des fruits des caféiers.

Selon la Conab, une agence du ministère brésilien de l'Agriculture, la production brésilienne de café devrait s'établir à 44,6 millions de sacs de 60 kilos en 2014, soit 9,33 % de moins qu'en 2013.