Les prix des matières premières alimentaires ont reculé cette semaine, qui a été écourtée à Londres par un jour férié lundi, le café et le cacao ayant été pénalisés par un désintérêt des investisseurs spéculatifs.

Le marché du café se refroidit

Les cours du café ont reculé cette semaine, l'arabica et le robusta tombant vendredi à des plus bas depuis respectivement mi-avril et fin avril, à 194,60 cents la livre et 2115 dollars la tonne.

«Le marché a déjà largement pris en compte les pertes de récolte au Brésil et la perspective d'un déficit d'offre», ont expliqué les analystes de Commerzbank.

«La situation en ce qui concerne le café endommagé n'a pas changé, cependant le sentiment du marché est devenu un peu négatif», a abondé Sterling Smith, analyste chez Citi, ajoutant que «la soif spéculative pour le café semble être pour l'instant rassasiée».

Les cours du café, principalement celui de l'arabica, avaient bondi depuis le début de l'année alors qu'une sécheresse a endommagé les cultures caféières au Brésil, premier producteur mondial.

Les analystes de Commerzbank estiment que le prix de l'arabica va se stabiliser, avant de décliner vers les 150 cents la livre d'ici la fin de l'année. Cette prévision est «basée sur l'idée que la récolte brésilienne ne sera pas aussi mauvaise que les estimations les plus pessimistes», ont-ils expliqué.

Le cacao dégringole

Les cours du cacao ont poursuivi leur chute cette semaine, tombant jeudi à des niveaux inconnus depuis fin janvier, à 1771 livres sterling la tonne à Londres et 2849 dollars la tonne à New York.

La fève brune, qui avait stationné en mars et en avril autour de ses niveaux les plus élevés en deux ans et demi, continuait d'être victime de mouvements de liquidations des positions d'investisseurs spéculatifs, a expliqué M. Smith.

D'après les analystes de Commerzbank, la faiblesse des cours du cacao ces deux dernières semaines était également attribuable à la déception autour des dernières données sur le concassage de fèves (utilisées par le secteur comme indicateur de la demande).

«Nous ne voyons pas de marge pour une hausse des prix dans un futur proche et envisageons un prix de 1900 dollars la tonne fin 2014», ont-il indiqué.

Le marché du cacao devrait tout de même afficher un déficit d'offre cette saison selon l'Organisation internationale du cacao (ICCO), ce qui devrait maintenir les cours à des niveaux relativement élevés.

Le sucre peine à trouver une direction

Les cours du sucre ont oscillé cette semaine, tombant à des plus bas depuis quelques semaines avant de se redresser quelque peu.

Le sucre échangé à Londres est tombé mercredi à 464 dollars la tonne, son niveau le plus faible depuis mi-avril, tandis que celui coté à New York a marqué jeudi un plus bas depuis fin avril, à 17,07 cents la livre.

Le sucre évolue «dans une fourchette étroite, les potentielles pertes de récolte au Brésil» soutenant les cours tandis que les «conditions de surplus d'offre sur le marché» les pénalisent, a expliqué Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.

En effet, le marché du sucre sera en excédent d'offre en 2013-2014, et ce pour la quatrième année consécutive, selon les projections de l'Organisation internationale du sucre (ISO).