Le marché mondial du café souffrira d'un déficit d'offre au cours de la saison prochaine 2014-2015, principalement à cause des conséquences de la sécheresse au Brésil, selon les estimations de l'Organisation internationale du café (ICO).

Ce déficit est estimé à «au moins deux millions de sacs» de 60 kilos, a déclaré Roberio Oliveira Silva, directeur exécutif de l'ICO, lors d'une conférence de presse tenue vendredi à Londres.

Ce déficit est «largement dû à la sécheresse brésilienne», a-t-il expliqué.

Le Brésil, premier producteur et exportateur mondial de café (surtout d'arabica), a connu ses mois de janvier et de février les plus secs depuis des décennies.

Cette sécheresse, qui touche particulièrement les zones de culture caféières, intervient à un moment crucial pour le développement des fruits des caféiers.

«Cette sécheresse est presque sans précédent», a expliqué Peter Baker, scientifique spécialisé sur les matières premières et le changement climatique auprès de l'organisation intergouvernementale CABI, centrée sur les problématiques liées à l'agriculture et l'environnement.

«Janvier et février sont deux mois extrêmement importants pour les fruits» que le manque d'eau empêche de se développer correctement, a-t-il détaillé.

Les analystes ont ainsi commencé à revoir à la baisse leurs estimations pour la prochaine récolte brésilienne.

Par exemple, le cabinet F.O.Licht a baissé cette semaine de 15 % ses prévisions pour la récolte brésilienne de 2014-2015, à 48 millions de sacs de 60 kilos, et prévoit lui aussi que la saison prochaine pourrait être la première en déficit au niveau mondial après quatre saisons consécutives de surplus.

«Nous avons toujours souligné que le marché était en équilibre précaire et que tout problème sur l'offre le perturberait», a souligné M. Oliveira Silva.

«Même avec l'augmentation de la production colombienne, nous ne voyons pas le marché à l'équilibre», a-t-il estimé.

La Colombie, quatrième producteur mondial de café, a vu sa récolte bondir de 41 % en 2013 par rapport à 2012, à 10,9 millions de sacs, tirant ainsi les fruits de son programme de rénovation des plants de café de ces dernières années.

Cette progression continue : en février, la production s'est montée à 874 000 sacs, soit 40 % de plus qu'à la même période l'année dernière, selon la Fédération nationale des caféiculteurs de Colombie.