«Nous n'allons pas importer de boeuf aux hormones. Point final»: le commissaire européen au Commerce a été très clair mardi, répétant plusieurs fois que le futur accord de libre-échange transatlantique n'autoriserait pas l'importation dans l'UE de boeuf aux hormones américain.

«Que l'on soit bien clair là-dessus: la question du boeuf aux hormones ne fait et ne fera l'objet d'aucune discussion dans le cadre des négociations commerciales entre l'Union européenne et les États-Unis», a assené devant la presse à Washington le Belge Karel De Gucht.

«Le boeuf aux hormones est interdit en Europe et nous n'avons pas l'intention de changer cela. Et nos partenaires américains en sont tout à fait conscients», a-t-il ajouté après deux jours de rencontre à huis clos avec son homologue américain, le représentant au Commerce Michael Froman. «Nous n'allons pas importer du boeuf aux hormones. Point final».

Concernant les produits génétiquement modifiés, «il faudra que ce soit la législation européenne qui prévale, rien de moins», a-t-il assené, rappelant que les lois européennes étaient claires sur la question. La culture d'OGM est strictement encadrée en Europe.

L'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les États-Unis (TTIP) ne «doit en aucun cas diminuer nos critères de protection des consommateurs, de l'environnement, des données personnelles et des aliments», a-t-il répété. «Nous n'allons pas abaisser nos critères de protection des consommateurs».

Le Belge faisait le point sur ses discussions avec son homologue américain, huit mois après le début de négociations entre l'Union européenne et les États-Unis en vue d'un accord de libre-échange qui serait le plus vaste du monde.

Objectifs clairement expliqués

Alors que le secret dans lequel ces négociations se poursuivent a été critiqué, M. Froman a de son côté réaffirmé la détermination des États-Unis à parvenir à un accord «ambitieux, détaillé et durable», tout en respectant les réglementations et en informant les opinions publiques des deux parties.

«Avant le prochain round de négociations du TTIP, nous publierons un document qui décrira nos objectifs de négociation en langage clair», a assuré le représentant américain au Commerce. «Et nous publierons des mises à jour écrites après chaque round de négociation», a-t-il promis.

Le négociateur européen a estimé que les négociations étaient «sur la bonne voie».

«Nous avons fait de grands progrès mais nous devons passer à la vitesse supérieure dans nos négociations», a ajouté Karel De Gucht. «Les points de dissension restent plus importants que les points sur lesquels nous sommes d'accord. Mais nous avons maintenant une idée claire du tableau».

Une quatrième session de discussions se déroulera la semaine du 10 mars à Bruxelles avant une rencontre au sommet le 26 mars entre le président de la commission européenne Manuel Barroso, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy et le président américain Barack Obama.

Le commissaire européen a insisté sur la nécessité de supprimer une grande partie des droits de douane sur la quasi totalité des produits agricoles et industriels importés des États-Unis. Ou encore sur le fait que les entreprises européennes doivent pouvoir participer aux appels d'offres sur les marchés publics américains. Les négocations doivent également progresser sur la possibilité pour l'Europe d'importer de l'énergie et des matières premières des États-Unis.

De manière générale, a-t-il encore fait remarquer, les discussions achoppent sur la régulation du travail et la protection de l'environnement.

«Nous devons nous assurer que les accords transatlantiques soutient plutôt que ne sapent nos critères élevés en matière de développement durable. Nous ne les sacrifierons pas pour des profits supérieurs», a-t-il encore dit.