Les prix du cacao ont marqué un nouveau plus haut en plus de deux ans en début de semaine dans un marché où l'offre est déficitaire, tandis que les cours du café rebondissaient et que le sucre était toujours pénalisé par l'excédent d'offre.

Les cours du cacao ont terminé la semaine stables après avoir marqué lundi à New York un nouveau plus haut en plus de deux ans à 2 844 dollars la tonne.

Le cours du cacao coté à New York a été porté ce jour-là par la publication du rapport trimestriel de l'Organisation internationale du cacao (ICCO), qui a fait part d'un déficit d'offre sur le marché mondial bien plus important que prévu.

En effet, au cours de la saison 2012/13 qui s'est terminée fin septembre, l'offre sur le marché mondial de la fève brune a été inférieure à la demande de 160 000 tonnes selon l'ICCO, qui avait auparavant prévu un déficit de seulement 52 000 tonnes.

«Ce déficit plus important est à la fois dû à une offre en baisse et une demande en hausse», ont expliqué les économistes de Commerzbank.

En effet, l'offre en provenance d'Afrique de l'Ouest, principale région production, a été quelque peu affectée par l'absence de pluie cet été tandis que les volumes de concassage, qui sont utilisés comme indicateur de la demande, ont fortement rebondi au troisième trimestre dans le monde.

«Étant donné qu'un déficit peut également être attendu lors de l'actuelle saison 2013/14, et peut-être même après, les prix devraient continuer à grimper pour l'instant», a-t-on conclu chez Commerzbank.

Le robusta porté par la faiblesse des exportations vietnamiennes

Les prix du café ont progressé cette semaine, atteignant mercredi à Londres un maximum depuis trois mois et demi (à 1 779 dollars la tonne) et à New York un plus haut depuis un mois et demi (à 112,90 cents la livre).

Le robusta coté à Londres a été soutenu par «l'érosion constante des stocks dans les entrepôts des bourses et le risque d'un ralentissement des exportations vietnamiennes», ont expliqué des experts de la revue spécialisée The Public Ledger.

Le Vietnam, deuxième exportateur mondial de café (surtout de robusta) attend cette saison une récolte record, mais les exportations sont moins importantes que l'année dernière, car les exploitants freinent la vente de leur récolte en raison des faibles prix - le robusta avait marqué un plus bas en trois ans début novembre.

«Même si les exportateurs vietnamiens se retiennent (de vendre), ce qui pousse les prix à la hausse et les stocks à la baisse sur le Liffe de Londres, c'est peu probable que (la situation) reste comme ça longtemps étant donné que (le Vietnam) devrait connaître une récolte record» cette saison, a-t-on prévenu chez Commerzbank.

De son côté, l'arabica a tout de même terminé la semaine en baisse, toujours gêné par l'abondance de l'offre en provenance du Brésil, premier producteur et exportateur mondial de café (principalement d'arabica).

Le sucre toujours plombé par l'abondance d'offre

Toujours pénalisés par une offre surabondante, les prix du sucre ont poursuivi leur déclin cette semaine, tombant jeudi à un plus bas depuis mi-novembre à Londres (à 446,20 dollars la tonne) et à un minimum depuis début septembre à New York (à 16,55 cents la livre).

Le marché mondial du sucre devrait terminer cette saison 2013/14 avec une offre supérieure de 4,73 millions de tonnes à la demande selon l'Organisation internationale du sucre (ISO) - ce qui constituerait sa quatrième année d'excédent.

«Même si le surplus de production de 2013/14 sera probablement deux fois moins grand que celui de l'année d'avant (qui était de 10,261 millions de tonnes selon l'ISO, ndlr), le marché du sucre va rester très bien approvisionné pour l'instant», ce qui pèsera sur les prix, ont prévenu les analystes de Commerzbank.