Les cours du café ont de nouveau plongé cette semaine, atteignant des plus bas depuis plusieurs années sous le coup d'une offre pléthorique, tandis que le cacao marquait un nouveau plus haut en deux ans et que le sucre se repliait.

L'arabica échangé à New York a marqué jeudi un plus bas depuis le 18 mars 2009, à 109,50 cents la livre, tandis que le robusta coté à Londres chutait à 1 562 dollars, un plus bas depuis le 28 juin 2010.

«De bonnes conditions météorologiques signifient qu'il y aura encore une très bonne récolte l'année prochaine au Brésil», ont expliqué les économistes de Commerzbank.

Ces dernières semaines ont en effet été très pluvieuses au Brésil, ce qui favorise la floraison des caféiers. Selon les prévisions des analystes de Macquarie, le Brésil pourrait ainsi connaître l'année prochaine une récolte allant jusqu'à 59 millions de sacs de 60 kilos.

Le pays, premier producteur et exportateur mondial de café (principalement d'arabica), attend déjà cette année sa plus importante récolte pour une année creuse de son cycle biennal de culture caféière (à 47,54 millions de sacs de 60 kilos).

«De plus, la récolte de café est en cours au Vietnam, ce qui a fait chuter le robusta à un plus bas en trois ans et pèse également sur le prix de l'arabica», ont poursuivi les analystes de Commerzbank.

Le Vietnam, deuxième producteur et exportateur mondial de café (plutôt de robusta), pourrait ainsi amasser une récolte record de 29 millions de sacs, selon Macquarie.

Le sucre se replie après un plus haut en un an

Les cours du sucre ont opéré une correction cette semaine, après avoir grimpé à des plus hauts en un an vendredi dernier à cause d'un incendie ayant ravagé un entrepôt de sucre de Copersucar (principal exportateur du pays) dans le port brésilien de Santos.

Vendredi dernier, le sucre coté à New York est monté jusqu'à 20,16 cents, la livre, au plus haut depuis le 22 octobre 2012, tandis que le sucre échangé à Londres atteignait 529,40 dollars la tonne, son niveau le plus élevé depuis le 22 mars dernier.

«La réaction dramatique (hausse de plus de 6 % vendredi dernier) est sans aucun doute attribuable à de la couverture de positions à découvert, puisque le volume de sucre perdu correspond à seulement 0,5 % de la production sucrière annuelle du Brésil», a-t-on expliqué chez Commerzbank.

La réaction du marché ayant été «excessive» selon beaucoup d'analystes, une correction des cours est justifiée, malgré le fait que d'importantes pluies continuent de ralentir la récolte au Brésil (premier exportateur mondial de sucre).

Durant la première quinzaine d'octobre, près de 18 % de moins de cannes à sucre ont été récoltées dans la région Centre-Sud du Brésil (principale région productrice) par rapport au même moment l'année dernière, selon les chiffres dévoilés mardi par l'association Unica.

De plus, la pluie diminuant également la concentration en sucre dans la canne, les producteurs réunis dans Unica ont continué de privilégier l'éthanol au sucre en dirigeant 53,30 % de la canne vers la production de ce carburant.

Le cacao victime de prises de bénéfices

Après avoir atteint un nouveau plus haut en deux ans mardi à New York, à 2 780 dollars la tonne, le cacao s'est replié en fin de semaine, victime de prises de bénéfices.

La semaine dernière, tant le cacao échangé à Londres que celui coté à New York avaient déjà atteint des plus hauts depuis mi-septembre 2011, dans un contexte de demande en hausse et d'offre menacée par la météo en Afrique de l'Ouest (principale région productrice).

Les volumes de fèves broyées au cours du troisième trimestre dans les grandes régions consommatrices du monde -- utilisés comme indicateur de la demande par le secteur -- se sont affichés en forte hausse par rapport à l'année dernière (+ 4,7 % en Europe, + 8,25 % aux États-Unis et + 12,13 % en Asie).

Ces derniers jours, le marché a donc «été témoin de prises de profits», ont indiqué les analystes de la revue spécialisée «The Public Ledger».