Les cours du cacao ont encore atteint cette semaine des plus hauts en un an, sur fond de craintes d'aggravation du déficit d'offre sur le marché mondial, tandis que les prix du café s'effondraient.

«De plus en plus d'observateurs s'attendent à ce que le marché mondial du cacao soit en déficit pour la deuxième fois consécutive pendant la saison 2013/2014», ont rapporté les analystes de Commerzbank, qui pointent également «des rumeurs» d'un déficit pouvant atteindre jusqu'à 200 000 tonnes pour la saison actuelle (2012/2013).

Un tel déficit serait près de quatre fois supérieur à celui prévu par l'Organisation internationale du cacao (ICCO), qui table sur un manque à gagner de 52 000 tonnes pour cette saison qui se termine fin septembre.

Du coup, les prix du cacao ont bondi, atteignant lundi à Londres et jeudi à New York des plus hauts en un an, à respectivement 1 729 livres sterling la tonne et 2 657 dollars la tonne. Les cours de la fève brune étaient déjà à leur maximum annuel la semaine dernière.

Ce déséquilibre entre l'offre et la demande est principalement dû à des conditions climatiques défavorables aux cacaotiers en Afrique de l'Ouest, principale région productrice : une «période prolongée de temps sec en juillet, suivie par des températures plus froides, mais peu de pluies en août, est censée avoir abîmé la croissance des fleurs et des cabosses», a expliqué Kona Haque, analyste chez Macquarie.

Cette analyste note aussi l'influence d'un programme de lutte contre les plantations illégales de cacaotiers en Côte d'Ivoire et la baisse des subventions accordées aux producteurs pour l'achat de pesticides au Ghana - ces deux pays étant respectivement premier et deuxième producteur mondial de cacao.

Enfin, la hausse des cours de la fève brune a été accentuée par les positions prises par les investisseurs spéculatifs, qui parient en masse sur une augmentation des prix.

Le café pique du nez

De leur côté, les prix du café ont repris leur baisse cette semaine, le robusta atteignant un plus bas depuis trois ans mardi à Londres (à 1 660 dollars mardi) et l'arabica un minimum depuis quatre ans et demi le même jour à New York (à 111,10 cents).

«Le sentiment déjà négatif du marché envers l'arabica a été exacerbé (mardi) par l'annonce d'une hausse de 7,4 % en rythme annuel en août des stocks de graines non torréfiés aux États-Unis qui sont maintenant à leur plus haut niveau depuis juillet 2009», ont expliqué les économistes de Commerzbank.

Le marché du café est plombé depuis des mois par une offre surabondante, notamment en provenance du Brésil, premier exportateur mondial, qui attend une récolte très importante en 2013 - malgré le fait qu'il s'agisse d'une année creuse de son cycle biennal de production.

Le sucre peine à trouver une direction

Les prix du sucre ont divergé cette semaine, le sucre côté à Londres terminant en baisse tandis que celui à New York marquait vendredi un plus haut depuis le 1er juillet (à 17,80 cents la livre).

Selon les analystes, le cours du sucre à New York a été soutenu par la chute du dollar suite à l'annonce surprise par la Réserve fédérale américaine du maintien de sa politique monétaire ultra-accommodante.

Le marché mondial du sucre reste affecté par une offre surabondante alors qu'il s'apprête à connaître une quatrième saison consécutive d'excédent lors de la saison 2013/2014 qui commence en octobre. Une situation encore renforcée par l'annonce que la récolte indienne de sucre sera plus importante que prévu.

La fédération professionnelle ISMA a en effet annoncé mardi que la récolte pour la saison 2013/2014 serait de 25 millions de tonnes, contre une précédente estimation de 23,7 millions. L'Inde est le deuxième producteur mondial de sucre, mais limite ses exportations si sa production ne lui permet pas de couvrir sa demande interne (la première du monde).

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1.705 livres sterling vendredi à 09H30 GMT, contre 1 700 livres sterling le vendredi précédent à 10H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE à New York, la tonne pour livraison en décembre valait 2.615 dollars, contre 2.595 dollars sept jours plus tôt.

À Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 1.680 dollars, contre 1.756 dollars le vendredi précédent. À New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 115,25 cents, contre 119,90 cents sept jours auparavant.

À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 486,50 dollars, contre 492,90 dollars le vendredi précédent. À New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars 2014 valait 17,73 cents, contre 17,14 cents pour le contrat d'octobre sept jours auparavant.