Le géant américain de l'agrochimie Monsanto a indiqué mardi qu'il suspendait ses collectes de droits sur les graines OGM de soja Roundup Ready auprès des agriculteurs brésiliens en attendant qu'une «décision soit prise par les tribunaux» dans le procès qu'ils lui ont intenté.

Monsanto «a travaillé avec plusieurs des principaux agriculteurs du Brésil pour trouver une voie commune autour des graines de soja Roundup Ready de première génération (RR1)», écrit le groupe dans un communiqué.

«En conséquence de ces discussions, Monsanto va repousser la collecte des droits de propriété intellectuelle sur (ces graines) au Brésil jusqu'à ce qu'une décision finale au Brésil ait été prise par les tribunaux», ajoute-t-il.

Il y a quatre ans, cinq millions de producteurs brésiliens ont intenté un procès à Monsanto qu'ils accusent de «s'approprier de façon indue» 2% du montant de la vente de leur récolte annuelle.

Depuis la récolte de 2003/04, Monsanto a exigé que les producteurs lui versent 2% de la vente de leur soja certifié au titre de la propriété intellectuelle sur les semences, argumentent les représentants des agriculteurs brésiliens.

En avril, un juge régional de l'État du Rio Grande do sul (extrême sud du Brésil), a tranché en faveur des producteurs et a ordonné à Monsanto de rendre les royalties perçues depuis 2004, soit au minimum deux milliards de dollars. Le groupe a fait appel.

En 2011, le Brésil était le deuxième producteur et exportateur mondial - derrière les États-Unis - de soja, cet oléagineux utilisé pour alimenter le bétail, la fabrication d'huile et de biocarburant. La Chine est le principal acheteur du soja brésilien.

Lors de la publication de ses résultats trimestriels le 8 janvier, Monsanto avait averti que son litige avec les agriculteurs brésiliens pourrait amputer de 20 à 25 cents par action son bénéfice annuel.

Il souligné que ses négociations avec les agriculteurs pourraient déboucher sur «certains compromis».