Le géant du meuble Ikea, qui vend également des spécialités culinaires, a annoncé lundi qu'il retirait de la vente dans une quinzaine de pays européens des boulettes de viande surgelées qui contiendraient du cheval, selon les résultats d'un test réalisé en République tchèque.

«Nous prenons cette affaire très sérieusement et retirons de la vente les paquets d'un kilo de boulettes de viande surgelées en Slovaquie, République tchèque, Hongrie, France, Grande-Bretagne, Portugal, Italie, Pays-Bas, Belgique, Espagne, Chypre, Grèce et Irlande», ainsi qu'en Suède, a déclaré à l'AFP une porte-parole du groupe, Ylva Magnusson.

Au Danemark, le produit a également été retiré des rayons, a indiqué à l'AFP une porte-parole d'Ikea Danemark, Dorte Hjorth Harder.

En France, au Danemark et en Suède, ce retrait est une «mesure de précaution», a précisé Mme Magnusson car Ikea n'y a pas distribué des boulettes de viande issues du même lot que le produit testé en République tchèque, qui a révélé la présence d'équidé.

La Roumanie va retirer temporairement de la vente les boulettes de viande de son unique magasin du pays, situé près de Bucarest, pour une «vérification supplémentaire».

Ikea a précisé que ses «propres contrôles n'ont pas révélé de traces de viande chevaline», mais qu'il allait «naturellement approfondir ses recherches».

«Nous avons réalisé des tests ADN de tous nos produits contenant de la viande il y a deux semaines et n'avons pas trouvé de traces de viande chevaline», a expliqué Mme Magnusson.

Les boulettes de viande sont désormais spécifiquement testées et les résultats de l'enquête devraient être connus au milieu de la semaine.

Les boulettes de viande, un produit phare d'Ikea, sont produites par une société suédoise, Dafgaard. Dans un communiqué, l'entreprise a laconiquement indiqué qu'elle examinait la situation et attendait les résultats de ses propres tests ADN.

Elle a refusé de donner plus d'informations, notamment sur l'origine de la viande.

«Normalement, la viande des boulettes provient de Suède, d'Allemagne ou d'Irlande, mais en période de pic de production, elle peut venir d'autres pays», a pour sa part dit la porte-parole d'Ikea, qui ignore pour le moment l'origine de la viande incriminée.

Le scandale européen de la viande de cheval vendue pour du boeuf dans des plats préparés a gagné la Suède le 8 février. Le géant agroalimentaire Findus avait alors rappelé ses plats individuels de lasagnes étiquetées boeufs, produites par la société française Comigel au Luxembourg, car elles contenaient du cheval.

Après le retrait opéré par Findus, les grandes chaînes de supermarchés suédois avaient également retiré des lasagnes individuelles des rayons.

Les autres pays nordiques n'ont pas été épargnés: des pizzas au Danemark, des plats de kebab, goulash et de raviolis en Finlande et de lasagne en Norvège avaient notamment été retirés des rayons.

Pour l'heure, la réglementation européenne impose aux industriels de mentionner le type de viande entrant dans leurs préparations, mais pas l'origine, exigée uniquement pour la viande à la découpe et les fruits et légumes.

Seule une évolution de cette réglementation peut contraindre les industriels à modifier les étiquettes. La France plaide en ce sens auprès de Bruxelles, avec l'appui de l'Allemagne et du Royaume-Uni mais des résistances demeurent dans les pays nordiques notamment.

En 2012, la branche alimentaire d'Ikea a enregistré un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros.