Sous le feu de l'opposition, le ministre des Relations internationales et du Commerce extérieur, Jean-François Lisée, a fermé la porte, jeudi, à une hausse des quotas d'importation de fromage européens.

En début de semaine, M. Lisée avait ouvert la porte à un compromis, dans le cadre des négociations sur un traité de libre-échange avec l'Union européenne.

Mais lors d'un point de presse, qui a suivi les attaques de l'opposition en Chambre, M. Lisée s'est prononcé contre l'augmentation des quotas pour les fromages provenant d'Europe.

«On dit au fédéral, avec l'Union des producteurs agricoles (UPA), avec les producteurs de lait: ne touchez pas aux quotas de lait, a-t-il dit. Parce que chaque augmentation, ça veut dire de l'emploi en moins au Québec.»

La semaine dernière, un reportage indiquait qu'Ottawa pourrait laisser tomber certains pans de la gestion de l'offre relatifs à la production laitière, dans le but de but de conclure un traité de libre-échange. En contrepartie, le Canada obtiendrait un meilleur accès au marché européen pour la viande de porc et de boeuf.

M. Lisée a affirmé qu'il n'a aucun signal montrant que les négociateurs fédéraux pourraient ainsi prendre cette décision à laquelle Québec s'oppose.

«On n'a pas d'indication à l'effet qu'ils vont déraper, mais on est très, très, très vigilants», a-t-il dit.

Lundi, lors d'un point de presse à Montréal, M. Lisée a affirmé que la gestion de l'offre n'était pas négociable. Il a cependant affirmé que la possibilité d'augmenter les quotas de fromages européens devrait être évaluée, notamment quant à son impact sur l'emploi.

«On verra le libellé final, qu'est-ce que le Canada aura réussi à obtenir, qu'est-ce que l'UPA en pense, et on jugera au mérite», avait-il dit aux journalistes après une conférence.

Ce positionnement a été perçu par les libéraux comme une atteinte à la gestion de l'offre.

«Ce compromis que le ministre péquiste du Commerce extérieur est prêt à faire, ça représente 10 000 tonnes de fromage, a dit le député Stéphane Billette en Chambre. C'est 100 millions de litres de lait produits au Québec. C'est 500 fermes de chacune des régions du Québec qui pourraient disparaître d'un seul coup.»

Au Salon bleu, le ministre des Finances, Nicolas Marceau, et le ministre de l'Agriculture, François Gendron, ont tous deux répété que la gestion de l'offre n'était pas négociable.

«J'ai répété à satiété que la position du gouvernement, c'est qu'on ne touche pas à la gestion de l'offre», a dit M. Gendron.